À quelque jours de la fin de l'année 2017, plusieurs marocains ont fait écho à…
Rétro 2021/Maroc: 10 faits qui ont marqué l’année politique
Publié leAu Maroc, l’année 2021 a été riche en évènements politiques sur le plan international, mais aussi au niveau national.
. Début de crise au PJD
Les premiers signes de la crise qui allait faire que le Parti de la justice et du développement (PJD) subisse une débâcle inédite aux élections, ont commencé dès janvier. En pleine polémique sur la gestion de la ville de Casablanca après une série d’inondations, le maire Abdelaziz El Omari a annoncé le 19 janvier sa démission du secrétariat général du PJD. Mais cette démission n’a rien à voir avec ses fonctions de président du Conseil de la ville de Casablanca. Elle faisait plutôt suite à la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, actée quelques jours plutôt.
Le 26 février, un autre cadre du Parti annonce sa démission du Conseil national et du secrétariat général du parti. Idriss El Azami, alors maire de Fès, avait évoqué dans une lettre « la confusion et les questions qui surgissent à chaque fois et restent sans réponse entre les prises de positions du parti et leur adéquation avec les principes affichés et le programme électoral » sur la base duquel il a été élu.
Le même jour, Mustapha Ramid, ministre d’État chargé des droits de l’Homme et des relations avec le Parlement, avait lui aussi présenté sa démission au chef du gouvernement, mais cette fois, pour des raisons de santé. Il a indiqué plus tard que le roi ne l’a pas acceptée.
. La légalisation du cannabis adoptée
Après la normalisation des relations avec Israël, le projet de loi sur l’usage légal du cannabis porté par l’Intérieur divise le PJD. Alors que Benkirane menace de claquer la porte du parti, le conseil de gouvernement entamait l’examen du texte le 25 février dernier. Retardée à plusieurs reprises, son adoption a fini par se faire jusqu’aux deux chambres du parlement.
Le projet de loi autorisant l’usage « médical, cosmétique et industriel » du cannabis, dans le but « reconvertir les cultures illicites destructrices de l’environnement en activités légales durables et génératrices de valeur et d’emploi ».
. Hydrocarbures: Guerraoui remplacé
Au Conseil de la concurrence, le dossier des hydrocarbures a coûté sa place à Driss Guerraoui. Le 22 mars, un communiqué du cabinet royal diffusé dans la soirée annonçait que le roi Mohammed VI a nommé Ahmed Rahhou comme nouveau président du conseil. Une nomination qui faisait suite, selon le Palais, à la remise du rapport de la commission ad-hoc chargée par le souverain de mener les « investigations nécessaires à la clarification de la situation née de la confusion créée par les décisions discordantes » conseil dans l’affaire des ententes éventuelles dans le secteur des hydrocarbures.
. Le Nouveau modèle de développement dévoilé
Le très attendu rapport de la Commission spéciale sur le modèle de développement (CSMD) a été présenté le 25 mai 2021 au roi Mohammed VI par Chakib Benmoussa. Malgré des progrès, « avec le ralentissement de la croissance économique et l’aggravation des inégalités, un climat marqué par une crise de confiance s’est installé », expliquait la synthèse du rapport.
La copie remise au roi préconisait notamment de doubler le PIB par habitant à l’horizon 2035, de réduire à 20% la part de l’emploi informel et de soutenir l’initiative privée en éliminant « les entraves réglementaires, les barrières administratives et l’économie de rente ».
. Akhannouch à la conquête d’Agadir
Près d’un mois et demi avant les élections, celui qui était jusqu’à peu ministre de l’Agriculture a officiellement annoncé en vidéo sa candidature aux élections communales à Agadir. Une mairie qu’il a dirigée entre 2003 et 2009 et qui était alors entre les mains du PJD. « La ville d’Agadir mérite mieux, les habitants d’Agadir méritent mieux », affirmait-il.
. Le RNI détrône le PJD
Après avoir dominé les élections législatives, communales et régionales du 8 septembre, le Rassemblement national des indépendants (RNI) s’est imposé comme la première force politique du pays. A l’issue du dépouillement des voix, e RNI est arrivé en tête avec 102 sièges aux législatives, 9.995 aux élections des conseils des communes et des arrondissements et 196 aux élections des conseils des régions. En extrapolant ses résultats aux législatives de 2021, le parti de la Colombe a fait un bond en avant en décrochant presque le triple des sièges qu’il avait obtenus en 2016 (37 sièges).
Après 10 ans au gouvernement, le PJD, lui, a subi une déroute spectaculaire, se classant huitième seulement. Un recul qui s’est confirmé aussi aux élections communales et régionales.
. Le trio de la coalition gouvernementale
Après avoir été nommé chef du gouvernement, Aziz Akhannouch a dévoilé le 22 septembre les contours de son prochain gouvernement. Un exécutif formé d’une coalition tripartite menée par le RNI, l’Istiqlal et le Parti authenticité et modernité (PAM).« C’est une grande responsabilité qui nécessite la mis en place d’un cabinet à responsabilité partagée, qui affronte les dossiers urgents, et qui construit un avenir meilleur », avait notamment plaidé Abdellatif Ouahbi, le SG du PAM, ajoutant que « les bonnes volontés peuvent créer des miracles ».
. Un nouveau gouvernement
Le 7 octobre 2021, le roi a présidé, au Palais royal de Fès, la cérémonie de nomination des membres du nouveau gouvernement. On y retrouve alors plusieurs ministres de l’Exécutif sortant, comme Abdelouafi Laftit à l’Intérieur, Nasser Bourita aux Affaires étrangères, Ahmed Toufiq aux Habous, mais aussi de nouveaux visages.
Parmi ces derniers, Nadia Fettah Alaoui, nommée ministre de l’Economie et des finances, Ryad Mezzour, ministre de l’Industrie et du commerce ou encore Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire.
. Premières polémiques post-élections
Si la loi ne l’interdit pas, plusieurs ministres du nouveau gouvernement se sont retrouvés avec des doubles-casquettes, voire plus. Une situation qui a suscité l’incompréhension dans l’opinion publique. Le cas plus saisissant est sans doute celui de Nadia Rmili (RNI), nommée dans un premier temps ministre de la Santé et de la protection sociale, mais aussi maire de Casablanca. Le ministre sortant Khalid Ait Taleb finira par reprendre son poste.
A peine élue, la maire de Rabat Asmaa Rhlalou (RNI) a également commencé son mandat par une polémique. « La maire de Rabat désigne son mari comme avocat du Conseil de la ville devant le tribunal administratif », révélait, preuve à l’appui, Omar El Hyani, élu de la Fédération de la gauche démocratique (FGD) au Conseil de la capitale. Plus tard en décembre, la ministre de la Solidarité Awatif Hayar a été aussi accusée de népotisme pour avoir nommé son mari au poste de conseiller.
. Le come-back de Benkirane
Le 30 octobre, Abdelilah Benkirane est redevenu le patron du PJD, succédant ainsi à Saâd Dine El Othmani qui avait présenté sa démission au lendemain des élections générales du 8 septembre. Sa victoire s’est faite grâce à 1.112 voix obtenues, contre 231 pour Abdelaziz Elomari et 15 voix seulement pour Abdellah Bouanou.
« Je sais qu’il y a des personnes qui imaginent qu’il est possible de rebâtir le passé et redémarrer de nouveau. Ecoutez-moi bien: Je suis l’un de vous, je suis votre frère Abdelilah Benkirane, je ne suis pas un héros de football, je ne suis pas Messi », avait-il lâché le lendemain. Dans la soirée, le roi Mohammed VI a félicité le désormais n°1 du parti, évoquant son « parcours partisan distingué » et des « qualités humaines et compétences politiques reconnues ».