Mondial féminin: Maroc-France, duel méditerranéen pour une place en quarts

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Mondial féminin: Maroc-France, duel amical pour une place en quarts 
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Grande surprise de la Coupe du monde océanienne, la sélection marocaine défie mardi (12h00) la France, une des équipes favorites, pour une place en quarts de finale.

Marocains et Français s’attendent à une belle affiche ce mardi 08 août 2023 lors du choc des huitièmes de finale du Mondial océanien. Une rencontre footballistique aussi inattendue que symbolique pour les sélectionneurs français Hervé Renard  et Reynald Pedros, qui portent le Maroc dans leur cœur, mais aussi pour plusieurs joueuses binationales aux destins croisés.

Sur les bords de l’océan Indien souffle un vent méditerranéen: la discrète enceinte du Hindmarsch Stadium, la plus petite du tournoi (moins de 14.000 places), accueille un huitième de finale chargé en émotions, entre deux pays aux liens forts.

Quelle nation rejoindra l’Australie en quarts pour un sommet face au pays co-organisateur samedi à Brisbane ? Une chose est certaine, son sélectionneur sera Français: Reynald Pedros comme Hervé Renard ont des allures de chefs de meute à la tête des Lionnes de l’Atlas et des Bleues.

« C’est un clin d’oeil du destin », a remarqué Pedros, qui connaît les Bleues par coeur pour en avoir entraîné six lors de son passage à Lyon comme entraîneur (2017-19). Quand à Renard, arrivé au printemps pour guider la France vers un premier titre international tant espéré, il garde « de merveilleux souvenirs » du Maroc, dont il a dirigé l’équipe masculine entre 2016 et 2019.

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Riche en symboles, ce match à l’autre bout du monde ravive aussi un souvenir plus récent, celui de la demi-finale Maroc-France du Mondial qatari (2-0), il y a presque huit mois.

Lancées dans une épopée similaire et encore moins attendue que leurs homologues masculins, les Lionnes de l’Atlas vivent un rêve éveillé en Australie, pour la première Coupe du monde de leur histoire.

La France de Wendie Renard et Kadidiatou Diani, 5e nation mondiale, ne peut pas se permettre le moindre faux pas contre les Marocaines, équipe la moins bien classée des huitièmes (72e). Une élimination éteindrait en effet brusquement toutes les promesses apportées par Hervé Renard, nommé fin mars à la tête des Bleues.

« Même quand on fait un petit match entre amis, on le fait pour le gagner », a prévenu Hervé Renard, refusant de céder à l’émotion de ces retrouvailles.

« A nous de ne pas tomber dans le piège de penser que notre parcours est plus facile qu’un autre », a prévenu la milieu Kenza Dali, précieuse en poules contre le Brésil (2-1), un « match référence » dont les Bleues veulent se servir.

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Trop de favorites (Allemagne, Canada, Etats-Unis) ont déjà chuté dans ce Mondial riche en surprises pour que les Bleues aient le culot de s’imaginer trop vite en quarts.

Avec une équipe alliant joueuses locales de l’AS FAR (Rabat), le principal club féminin du pays, et binationales récemment convaincues, les Lionnes de l’Atlas comptent surfer sur une dynamique insensée, celle qui leur a permis de se relever après une gifle subie d’entrée contre l’Allemagne (6-0).

A leur tête, Pedros symbolise cette nation en plein développement. « Je suis français et mon staff est français. Mais mon cœur est marocain. Je n’aurai aucun remords ni scrupule à battre la France », s’enthousiasme l’ancienne vedette de Nantes.

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Comme le Maroc-France de décembre, ce duel dans le foot féminin – seulement le deuxième de l’histoire – prend également une dimension particulière pour les centaines de milliers de binationaux vivant dans l’Hexagone, laissant présager d’un pic d’audience malgré le décalage horaire.

Ce paysage unique résonne aussi différemment pour plusieurs actrices de la rencontre. L’effectif du Maroc compte sept joueuses nées en France et encore plus de binationales passées par la D1 dans l’Hexagone. Pour la Française Grace Geyoro et la Marocaine Anissa Lahmari, il s’agit même de retrouvailles entre amies intimes.

Et du côté de Miramas près de Marseille, la famille de la défenseure des Bleues Sakina Karchaoui, née en France de parents marocains, s’apprête à vivre un moment unique. « On connaît la place que le Maroc a dans notre famille, au même titre que la France », assure la joueuse du Paris SG. « Cela va être un match plein d’émotions ».

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