Affaire Naciri-Bioui: le PAM se dit confiant en l’indépendance du pouvoir judiciaire

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Affaire Naciri-Bioui: le PAM affirme sa confiance en l'indépendance du pouvoir judiciaire
Le président du Wydad, Said Naciri, en compagnie du secrétaire général du PAM, Abdellatif Ouahbi. © DR.

Après avoir gelé l’adhésion de ses membres Said Naciri et Abdenbi Bioui, poursuivis en état de détention dans l’Affaire du Malien, le PAM affirme après coup sa confiance en l’indépendance du pouvoir judiciaire.  

Le Conseil national du Parti authenticité et modernité (PAM) affirme sa confiance en l’indépendance du pouvoir judiciaire à la suite aux récents développements du dossier de l’enquête impliquant les deux membres du parti, qui exercent en son nom les fonctions de présidence de deux collectivités territoriales.

Le parlement du parti du tracteur précise, dans un communiqué, avoir suivi les derniers développements de ce dossier, soulignant que les militants du parti font confiance au professionnalisme et à l’impartialité de l’institution sécuritaire ainsi qu’à l’indépendance du pouvoir judiciaire, qui garantit l’octroi de toutes les garanties juridiques et judiciaires, en particulier la présomption d’innocence et les garanties d’un procès équitable.

A l’instar du reste des institutions de parti, le Conseil national s’engage à respecter la décision de la justice, juste et impartiale, se soumettre à son jugement et se conformer à ses conclusions, ajoute le communiqué.

Cette prise de position du parlement du tracteur intervient après celle du bureau politique du parti, qui avait pris connaissance du « gel de l’adhésion des concernés à leur propre initiative, dès le début de l’enquête ».

Les deux prévenus devraient comparaître une nouvelle fois devant le juge d’instruction le 25 janvier 2024.

Le Procureur général du Roi près la cour d’appel de Casablanca a révélé, dimanche, les détails de l’enquête menée contre les mis en cause dans l’affaire « Escobar du désert », appelé aussi « Affaire du Malien », parmi lesquels Saïd Naciri, Abdenbi Bioui et 23 autres accusés.

«Dans le cadre des investigations qui ont été menées par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) sous la supervision du Ministère Public pour identifier le reste des personnes soupçonnées d’implication avec un détenu de nationalité étrangère (le Malien, NDLR), jugé dans le cadre d’une affaire de trafic international de drogue et qui purge actuellement sa peine de prison (à El Jadida), les résultats de l’enquête ont révélé les soupçons d’implication de certaines personnes dans des actes liés pour la plupart d’entre aux mêmes faits pour lesquels ledit étranger a été précédemment poursuivi et d’autres qui lui sont liés ont été condamnés à des peines privatives de liberté», a affirmé le Procureur du Roi près la Cour d’appel de Casablanca a expliqué dans un communiqué dont H24info a reçu copie.

Lire aussi: Affaire Naciri Bioui & co: le Procureur général révèle les détails de l’enquête

Tout en expliquant qu’il s’adresse à l’opinion publique dans le cadre du respect du «droit à l’information consacré par la Constitution», le Parquet de Casablanca précise qu’«au vu de la complexité de ces actes et de leurs ramifications, l’enquête a pris le temps suffisant dans le cadre du plein respect des exigences légales pertinentes et sous la supervision directe du parquet général».

«Les résultats des investigations réalisées ont conduit au déferrement de 25 personnes devant le Ministère public, dont celles qui assument des fonctions parlementaires et celles qui ont des responsabilités dans des collectivités territoriales, ou d’autres qui sont chargés de faire respecter la loi, aux côtés d’autres personnes qui ont commis des actes en rapport avec le sujet », poursuit le Procureur du Roi près la Cour d’Appel de Casablanca.

Parmi ces 25 personnes, les plus connus sont MM. Naciri et Bioui, le premier Président du Wydad de Casablanca et le second Patron de société très connu Bioui Travaux, qui vient de rafler les travaux de construction du barrage Bou Khemis situé dans la province Khemisset.

Les premières indiscrétions sur leurs premières auditions commencent à fuiter.

« Dès l’entame des auditions, il était clair que le Parquet général se dirigeait vers une poursuite en état de détention à plus forte raison que les réponses des accusés manquaient de fondement et aussi de preuves tangibles à même de les disculper des accusations portées à leur encontre », croit savoir une source proche du dossier.

À ce qui semble, les accusés étaient dépourvus de réponses convaincantes face à la pertinence des moyens de preuves mis à la disposition du parquet par les enquêteurs de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ).

« C’est dans ce sillage que le procureur général du Roi près la Cour d’appel de Casablanca a décidé de demander au juge d’instrcution d’ouvrir une information judiciaire dans un premier temps avant de prendre la décision de les poursuivre en état de détention », explique la même source.

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Le président du Wydad de Casablanca, Said Naciri, n’a pas dérogé à la règle. Tout comme les autres inculpés, le président le plus titré de l’histoire du foot national a manqué de réponses tranchantes et de justifications convaincantes concernant de gros montants d’argent virés sur son compte bancaire.

«Ça m’appartient», répétait le parlementaire, également président du Conseil préfectoral de Casablanca en manque semble-t-il de preuves, selon notre source.

Le procureur général aurait interrogé Naciri sur la provenance d’un montant de 10 millions de dirhams reçu sur son compte. Question à laquelle le président du WAC a expliqué que « ça provient de la vente d’un joueur à un club du Golfe ».

S’agissant de l’accusation de trafic de drogue, « Naciri a eu du mal, dit-il, à nier cette accusation après qu’il ait été confronté aux déclarations d’un autre accusé affirmant avoir vu Naciri assister à une opération de chargement de drogues dans un camion ».

En ce qui concerne le président de la Région de l’Oriental, Abdenbi Bioui, les mêmes sources, ont indiqué qu’il a passé son audition a répété ne pas avoir de lien avec les faits qui lui sont reprochés, niant toute relation avec le Malien.

Cette affaire tentaculaires et aux ramifications nationales ne fait que commencer à livrer ses premiers secrets…

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