“Paroles d’Experts” de Faïçal Tadlaoui. Secteur des assurances : l’éclairage de Meryem Chami, DG d’Axa Maroc et Axa Africa

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“Paroles d’Experts” de Faïçal Tadlaoui. Secteur des assurances : l'éclairage de Meryem Chami, DG d’Axa Maroc et Axa Africa

Invitée de ce numéro de Paroles d’Experts, Meryem CHAMI, DG AXA Assurance Maroc et DG AXA Africa, décrypte pour nous un secteur phare de notre économie, celui des assurances. Elle nous parlera également de son parcours et de la stratégie mise en place depuis son arrivée à la tête de l’assureur, et qui est axée principalement vers un modèle économique plus proche des clients.

 

 

Droite dans ses talons ! Femme de caractère, Meryem CHAMI en impose avant même de prendre la parole. Première femme à être nommée à la tête d’AXA au Maroc (plus de 6 milliards de dirhams de chiffre d’affaires en 2023) et d’AXA Africa depuis que le groupe y est installé et première dirigeante africaine d’un groupe du CAC 40, elle explique en toute modestie que sa réussite est au départ une affaire de rêve et d’ambition.

Un parcours courageux et agile qui l’a menée dans plusieurs entreprises au Maroc et à travers le monde, mais aussi plusieurs secteurs : Attijariwafa bank, OCP, Altran, Capgemini Engineering…

Quelle est donc la recette qui l’a propulsée à ce poste prestigieux ?  “Il faut apprendre à être global, souligne-t-elle, c’est-à-dire savoir travailler avec des gens différents, d’origine différente, de cultures différentes et aux profils différents. On ne se donne pas souvent l’occasion de s’ouvrir pour aller de l’avant et découvrir d’autres choses. Et les jeunes devraient s’en inspirer”

Et comme dans tout parcours, il y a des hauts et des bas, explique la dirigeante pour qui les échecs sont des occasions pour rebondir et relever de nouveaux défis. Mais c’est au sein de sa famille et en particulier de son couple qu’elle a su puiser toute sa force: “ Je remercie énormément mon mari, parce que sans lui, je ne serais pas là où je suis. Je pense qu’un succès professionnel n’est jamais seul, il se fait aussi par un environnement familial qui accompagne ce succès ”, explique-t-elle. Et de conseiller : “Mesdames, il y a des hommes marocains, arabes, musulmans qui veulent nous voir réussir. Ils existent !”.

Remise à plat

Arrivée à la tête d’AXA le 2 mars 2020, en pleine période covid, elle découvre un secteur quelque peu englué, “coincé dans les années 80” alors qu’en parallèle le secteur bancaire marocain brillait par ses performances au Maroc et en Afrique.

Cette période Covid sera l’occasion de tout remettre à plat pour mettre en place une nouvelle politique autour de quatre axes principaux :
– Remettre le client au centre de la stratégie, pour mieux le servir, l’aborder et être à ses côtés dans des moments difficiles.
–  Etablir une relation win-win avec les partenaires (agences, courtiers, banque-assurance…) pour un business amélioré.
– Faire évoluer la culture d’entreprise vers une culture de performance orientée client.
– Accélérer la transformation du groupe en interne et construire un écosystème qui réponde à la demande réelle du client.

Dans le Top 5 des compagnies d’assurances au Royaume

Pour rappel, AXA Assurance Maroc est classée dans le Top 5 des compagnies d’assurances au Royaume et propose une gamme complète de couverture assurantielle non-vie allant de l’automobile aux gros risques, en passant par une offre complète en santé, notamment une complémentaire santé individuelle. AXA propose également un large catalogue produit Vie autour de l’épargne (capitalisation ou retraite) et en protection.

Alors comment se porte aujourd’hui le secteur et quel rôle peut-il jouer en Afrique, s’interroge notre animateur. “Celui d’une locomotive, assure la DG, plusieurs secteurs ont réussi à se développer en Afrique et à créer de la valeur comme le secteur bancaire ou les télécoms. Et cette expansion a aussi permis de les rendre plus accessibles aux populations locales.” Et pour y arriver, l’assureur a dû faire preuve de pédagogie en faisant mieux comprendre son rôle de “filet social”. L’autre travail a été de convaincre que les assurances ne gagnent pas de l’argent sur le dos des clients. “Leur vrai revenu est réalisé sur les placements financiers. L’assurance permet de protéger ce que nos clients ont de plus valeureux dans leur vie”.

Comment satisfaire des millions de citoyens

Autre élément à prendre en compte dans les spécificités africaines de l’assurance: l’aspect culturel de l’assurance qui change selon les pays. “En Afrique du Sud par exemple, l’assurance la plus vendue, et qui n’est pas obligatoire, c’est l’assurance obsèques. Car dans leur culture, les Sud-Africains se doivent d’être enterrés dignement. Et donc, tout le monde, quel que soit son niveau de revenu, prend ce type d’assurance”. En Egypte, c’est l’assurance santé qui est très répandue.

Au Maroc, un nouveau chantier se dessine pour l’assureur depuis que l’assurance maladie est devenue obligatoire. “C’est une occasion rêvée pour aller plus loin dans le taux de pénétration d’assurance, admet Meryem CHAMI. Mais pour satisfaire des millions de citoyens, le digital est la seule solution pour pouvoir offrir un produit au bon prix, pour pouvoir l’encaisser de manière séquencée, et pour pouvoir, par la suite, servir la prestation avec la CNSS, et fournir une bonne qualité de service.” Un défi titanesque qui semble déjà réjouir la patronne d’AXA en Afrique.

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