Sahara. Pour Aznar, la position de Sanchez « n’engage que lui »

Intervenant dans une conférence sur « L’Espagne et le nouveau ordre mondial », l’ancien président du gouvernement espagnol José María Aznar a estimé que la lettre adressée par Pedro Sánchez au roi Mohammed VI en mars 2022, n’engage que lui. 

« Nous allons avoir des problèmes dans le sud si aucune position solide ne se manifeste. Il est impossible que le président du gouvernement d’Espagne envoie une lettre personnelle au roi du Maroc, qui n’a pas été discutée au Conseil des ministres, ni au Congrès des députés, qui change la politique et les responsabilités de l’Espagne après 40 ans, et les Espagnols l’apprennent grâce à la générosité du roi du Maroc de la rendre publique », a estimé  José María Aznar, lors d’une récente intervention au Food & Drink Summit.

Cette lettre, « envoyée dans un français mal traduit » selon Aznar, « n’engage que le président actuel, lui seul, mais personne d’autre », a-t-il ajouté.

Dans ce sommet organisé par la Fédération espagnole des industries alimentaires et des boissons (FIAB), José María Aznar, président du gouvernement espagnol de 1996 à 2004, devait parler de « l’Espagne et le nouvel ordre mondial », en évoquant notamment « l’invasion de l’Ukraine par la Russie », « l’avancée de la Chine en tant que leader mondial » et le « rôle de l’Espagne dans la nouvelle scène internationale ».

Ce n’est pas la première fois que l’ancien dirigeant du Parti populaire (PP) espagnol critique le soutien de l’Espagne au plan d’autonomie marocain pour le Sahara.

En mars 2022, José María Aznar avait estimé que la tournure prise par l’Exécutif espagnol est une « erreur historique » qui renvoie un « message de faiblesse » de l’Espagne au Maroc.

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S’agit-il de la position officielle du PP? Rien ne le prouve. En réalité, Aznar, connu pour son animosité envers le Maroc affiche, à travers cette sortie, son approche concernant ce dossier. Mais à dire vraie, celle-ci n’engage que sa personne. D’autant plus que l’ex homme fort du PP ne jouit plus de son aura d’antan.

Sur ce registre, le chef de file de l’opposition et président du PP, Alberto Nunez Feijoo a certes critiqué, avec véhémence, le repositionnement de Sanchez concernant le dossier du Sahara, mais il a su garder le mystère entier.

En effet, Feijoo n’a jamais livré le fond de sa pensée au sujet des mesures qu’il envisage d’engager, s’il est élu à la tête du gouvernement espagnol.