Procès du « vol en direct sur Hit Radio »: Momo condamné à quatre mois de prison ferme

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Procès du "vol en direct sur Hit Radio": Momo condamné à quatre mois de prison ferme
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La chambre correctionnelle du tribunal de première instance d’Aïn Sebaa a condamné l’animateur de Hit Radio Mohamed Bousfiha, Alias Momo, à quatre mois de prison ferme dans l’affaire de « fabrication du délit de vol en direct ».

La cour a condamné le premier accusé (Mustapha) à trois mois de prison tandis que le deuxième accusé (Amine) a écopé de cinq mois de prison.

Il semble que la Cour n’ait pas été convaincue par les arguments avancés par Momo et sa défense malgré le fait que l’un des autres accusés l’avait « innocenté » lors de l’audience du jeudi 4 avril.

Devant la cour, cet accusé n’a pas maintenu la version des faits qu’il avait déclaré à la police judiciaire, « acquittant » Momo de la participation dans la fabrication d’un crime fictif, en l’occurrence, un vol à la tire sur les ondes de Hit Radio.

« Je travaille en tant que conducteur ambulancier. Mon ami Amine (le 2e accusé) m’a appelé et m’a suggéré de participer au programme Momo en me disant qu’on allait gagner un téléphone », a-t-il déclaré.

«Amine écoutait Momo et concourait pour gagner. Il a déjà gagné. Quand je suis venu, il m’a donné son téléphone et j’ai dit que je m’appelait Marouane alors que c’est amine qui avait appelé au début l’émission», a-t-il poursuivi.

«Momo m’a dit lors de l’appel téléphonique en direct au moment du programme que nous devrions venir (à la radio) chercher l’iPhone 15. Car, quand j’avais dit qu’on m’avait volé un mon iPhone 14, avant même que je ne puisse le payer entièrement, il a eu pitié de moi, que Dieu le récompense», a-t-il précisé.

«Le lendemain, je suis allé à la radio dans la ville de Rabat, en compagnie de Amine, avec sa voiture, mais il ne m’a pas accompagné à la radio, il est resté dehors», a-t-il raconté selon notre confrère Al Aoual.

Interpellé sur la manière avec laquelle il a pu s’identifier comme Marouane alors qu’il s’appelle Mustapha, le deuxième accusé a assuré qu’il a appelé avec le même numéro avant d’entrer au siège de la radio. «Une fois à l’intérieur, on ne m’a pas demandé ma carte d’identité nationale», a-t-il dit, niant «avoir rencontré Momo ou avoir eu une quelconque relation avec lui».

Devant les juges, l’accusé a confirmé qu’«il n’y a eu aucun incident de vol et qu’il ne s’est pas adressé à la police, contrairement à ce qu’il a déclaré lors de l’émission».

Pour sa part, Momo est resté cohérent dans ses déclarations devant la Cour en maintenant les mêmes affirmations que celles prononcées devant la police judiciaire et le parquet, niant toute relation avec les autres accusés.

«J’ai eu pitié de l’auditeur qui a perdu son téléphone et je lui ai donné un iPhone. Il y a des voleurs qui sont spécialistes de ce genre de vols», a déclaré l’animateur de Hit Radio.

Selon la même source qui a assisté au procès, Momo a déclaré: «Pendant le Ramadan, j’ai un programme qui va de 14h à 17h, on essaye de divertir les gens pendant qu’ils sont sur la route ou dans les embouteillages avant la rupture du jeune… Il y a 15 jours, j’ai reçu plusieurs appels de la part des auditeurs, le quatrième était Marouane. A peine, il a commencé à parler que nous avons entendu  “Voleur, voleur… IPhone, iPhone”, et la ligne a été coupée».

«Je ne connais pas un seul d’entre eux, et toutes les personnes qui appellent le font pour participer au programme et gagner des cadeaux. Je ne les connais pas ou que je ne vais pas à leur rencontre. Je vous signale que je ne suis pas responsable de donner le prix, sauf dans certains cas exceptionnels, comme lors de l’incident dont nous avons été témoins», a-t-il ajouté.

Lire aussi: Vol en direct sur Hit Radio: un accusé innocente Momo devant le tribunal, le verdict mardi prochain

Pour rappel, que Momo a comparu mercredi 27 mars devant le tribunal de Casablanca dans le cadre de son implication présumée dans l’affaire du prétendu vol à l’arraché d’un téléphone en direct sur les ondes. Mis en examen, il a été poursuivi en état de liberté moyennant une caution de 100.000 dirhams.

Depuis la publication de cette séquence vidéo sur ses plateformes où un présumé « auditeur » se fait voler son terminal durant son intervention dans le direct de l’émission de Momo, les choses ont pris une tournure dramatique pour la star des ondes.

Moins de 48 heures après la publication de ce controversé passage, la police judiciaire de Casablanca a ouvert une enquête. Les premiers éléments ont confirmé les soupçons des internautes: il s’agit bel et bien d’une mise en scène.

Le mardi 26 mars, Bousfiha avait comparu devant le tribunal de première instance de Casablanca. Le procureur du Roi a ensuite décidé de le poursuivre en état de liberté moyennant ladite caution.

 

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Dans ladite vidéo, l’on retrouve Momo dans son émission habituelle en pleine conversation avec l’un de ses auditeurs. Alors que l’appel téléphonique venait à peine de commencer, des bruits de courses ont mis fin à l’échange radiophonique. Selon les interprétations de l’animateur, l’auditeur en question a été victime d’un vol en direct. Cette « affirmation » a ensuite été confirmée par la “victime” quand il a rappelé la station radio en utilisant un autre appareil.

Face à cela, Momo a invité son auditeur à le rejoindre à Rabat, aux studios de la station afin de lui offrir un nouveau téléphone. Sur les réseaux sociaux, la supercherie n’est pas passée inaperçue.

Parallèlement, deux autres individus sont poursuivis dans le cadre de cette affaire. Il s’agit de la prétendue “victime” et de son “voleur”.

Lire aussi: Présumé vol sur Hit Radio: la HACA se prononce

A la suite de l’éclatement de cette affaire, la Haute Autorité de la communication audiovisuelle (HACA) a appelé à préserver le droit du citoyen à des contenus médiatiques vigilants et sûrs, dénonçant la fabrication de délit fictif et de diffusion de fausses informations au cours d’une émission radiophonique sur Hit Radio.

Le régulateur du secteur audiovisuel a affirmé, dans un communiqué rendu public, avoir suivi les développements de la poursuite judiciaire de citoyens dans une affaire de fabrication de délit fictif, outrage à un corps constitué et diffusion de fausses informations lors de la participation à une émission radio.

En prenant en considération le principe de présomption d’innocence qui considère que tout suspect ou accusé d’un crime est présumé innocent jusqu’à ce que sa condamnation soit confirmée par une décision judiciaire, la HACA rappelle certains principes encadrant les services de radio et télévision, notamment dans le cadre de la responsabilité qui leur incombe en matière de préservation de la sécurité des citoyens.

L’affaire du prétendu «vol à la tire en direct» devrait connaitre de nouveaux épisodes étant donné que la défense de l’animateur star va certainement interjeter appel.

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