“Paroles d’Experts” de Faïçal Tadlaoui. Séisme: passée l’émotion, où en est la situation des enfants ?

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Deux mois après le séisme, quel bilan tirer de la situation sur place et surtout celle concernant les enfants. Pour en parler, Samya El Mousti, Directrice de SOS Villages d’Enfants Maroc.

Le 8 septembre dernier, un séisme frappe la région d’Al Haouz au sud de Marrakech faisant selon le dernier bilan 2.946 morts et 5.674 blessés. Un drame qui a laissé selon l’Unicef 100.000 enfants sinistrés et 300.000 familles sans maison.

Mais ce qui a choqué le plus les esprits, ce sont les nombreuses photos et vidéos qui ont circulé sur les réseaux sociaux, quelques jours après le séisme, mettant en scène des prédateurs. Ces individus qui se présentaient en bons samaritains proposaient de prendre en charge les enfants rescapés ou leur proposer un mariage ou des emplois de petites bonnes ou de gardiens.

Une dérive qui a été vite dénoncée et fait réagir le roi qui a ordonné la prise en charge de ces enfants, demandant qu’ils soient désormais reconnus comme pupilles de la nation. Aujourd’hui, 141 orphelins bénéficient de ce statut et sont pris en charge par l’Etat. Concernant la protection des enfants face aux prédateurs, notre invité rappelle qu’un numéro vert, le 2511, permet de dénoncer et signaler aux autorités compétentes toute dérive ou comportement suspect.

D’autres actions de protection ont été mises en place pour venir en aide à ces enfants comme l’explique la directrice de SOS Villages d’enfants.

Cette association dont la mission principale est la prise en charge d’enfants sans soutien familial prend également en charge les familles monoparentales dans le cadre d’un programme de renforcement familial. Sont concernées, les femmes seules en situation de détresse qui ont des enfants à charge en bas âge et qui n’ont pas de revenus. Une aide qui contribue à limiter le phénomène d’abandon des enfants.

Charge mentale

L’association qui a mis en place ses premières actions d’urgence au lendemain du séisme d’Al Hoceima en 2004 a été très active dans la région d’Al Haouz. Et parmi ses priorités, la gestion de la charge mentale, à savoir l’accompagnement des orphelins qui ont perdu parfois toute leur famille, pas seulement leurs parents.

«Nos équipes sont formées justement pour transformer cette émotion et cette charge mentale en action sur le terrain parce qu’on est là pour agir de manière efficace et professionnelle. D’où l’importance aujourd’hui de la reconstruction des âmes», souligne Samya El Mousti.

«Car si aujourd’hui tout le monde parle de reconstruction des infrastructures, de rénovation, de réhabilitation, il ne faut pas oublier que la reconstruction des âmes est aussi prioritaire et très importante», rappelle-t-elle. Et cela passe par un vaste programme de soutien psychologique, mais aussi scolaire pour aider ces enfants à reprendre goût à la vie.

Et de rappeler que sur place, on a assisté à une mobilisation sans précédent de psychologues, pédopsychiatres, psychiatres, psychothérapeutes qui sont intervenus à travers des cellules d’écoute d’accompagnement et des petites séances de thérapie de groupe ou des thérapies individuelles.

Concernant la prise en charge des enfants, l’association n’a pu accueillir que 32 enfants, mais prévoit d’élargir ce nombre en développant des extensions dans les villages ou en construisant des maisons familiales pour accueillir un maximum d’enfants.

 

Contact : [email protected]

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