Affaires Escobar du Sahara: les cadors du PAM refusent la démission de Ouahbi 

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Affaires Naciri-Bioui & co: Ouahbi songe à présenter sa démission au bureau politique du PAM
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Le secrétaire général du Parti Authenticité et Modernité (PAM), Abdellatif Ouahbi, a présenté sa démission au bureau politique après le déclenchement de l’Affaire Escobar du Sahara qui implique deux dirigeants influents du parti, assumant ainsi « la responsabilité politique » dans cet épineux dossier.

L’affaire du Malien, alias l’affaire Escobar du Sahara, n’en finit pas de provoquer des vagues. Qualifiée de «séisme judiciaire», depuis l’inculpation d’un groupe de 25 personnes, dont les deux hommes forts du parti Said Naciri et Abdenbi Bioui, l’ouverture de ce dossier a provoqué des secousses qui ont été ressenties au sommet du parti du tracteur.

Selon les sources du quotidien Al Akhbar, le ministre de la Justice a suggéré à la Présidente du Conseil national du PAM, Fatima Zahra Mansouri, également ministre de l’Habitat ainsi qu’au président de la Région de Marrakech, Samir Goudar, de «démissionner comme une manière d’assumer sa responsabilité politique».

«Cette proposition a été refusée par les cadors du PAM, affirme la même source, pour deux raisons : l’approche du Congrès du parti (début février) et de peur que cette démission soit considérée comme un refus de la méthodologie avec laquelle l’arrestation de Said Naciri et Abdenbi Bioui a été gérée».

Ces deux derniers avaient déposé, selon plusieurs sources concordantes, des demandes de gel de leur adhésion pendant leurs aller-retours chez la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ).

Deux jours après leur déferrement par la BNPJ devant le procureur général près la Cour d’appel de Casablanca qui, après les avoir auditionné avait demandé au juge d’instruction d’ouvrir une information judiciaire et ordonné leur mise sous écrou, le bureau politique du PAM avait gelé leur adhésion.

Quelques jours après, le Conseil national du PAM a affirmé, lundi dernier, sa confiance en l’indépendance du pouvoir judiciaire.

Le parlement du parti du tracteur a précisé, dans un communiqué, avoir suivi les derniers développements de ce dossier qui implique deux de ses membres, qui exercent en son nom les fonctions de présidence de deux collectivités territoriales, soulignant que les militants du parti font confiance au professionnalisme et à l’impartialité de l’institution sécuritaire ainsi qu’à l’indépendance du pouvoir judiciaire, qui garantit l’octroi de toutes les garanties juridiques et judiciaires, en particulier la présomption d’innocence et les garanties d’un procès équitable.

Le Parlement du PAM s’est engagé à respecter la décision de la justice, juste et impartiale, se soumettre à son jugement et se conformer à ses conclusions.

Comme annoncé par le procureur général, les deux prévenus comparaitront une nouvelle fois devant le juge d’instruction le 25 janvier 2024.

Le Procureur général du Roi près la cour d’appel de Casablanca avait révélé, le dimanche 24 décembre, les détails de l’enquête menée contre les mis en cause dans l’affaire «Escobar du désert», appelé aussi «Affaire du Malien», parmi lesquels Saïd Naciri, Abdenbi Bioui et 23 autres accusés.

«Dans le cadre des investigations qui ont été menées par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) sous la supervision du Ministère Public pour identifier le reste des personnes soupçonnées d’implication avec un détenu de nationalité étrangère (le Malien, NDLR), jugé dans le cadre d’une affaire de trafic international de drogue et qui purge actuellement sa peine de prison (à El Jadida), les résultats de l’enquête ont révélé les soupçons d’implication de certaines personnes dans des actes liés pour la plupart d’entre aux mêmes faits pour lesquels ledit étranger a été précédemment poursuivi et d’autres qui lui sont liés ont été condamnés à des peines privatives de liberté», a-t-il affirmé.

Citant les plus importants chefs d’inculpation retenus contre les 25 personnes impliquées jusque-là –dont 20 en état de détention, un sous contrôle judiciaire et quatre en état de liberté–, à savoir « Participation à un accord en vue de la détention, du trafic, du transport et de l’exportation de drogues et la tentative de les exporter« ; « Corruption et falsification de documents officiels« ; « Faux et usage de faux« ; « Obtention de documents prouvant un comportement et une libération sous la contrainte« ; « Facilitation de l’entrée et la sortie régulièrement du territoire national dans le cadre d’une bande criminelle« ; « Entente et dissimulation d’objets obtenus à la suite d’un crime« , le procureur a révélé un chef d’inculpation qui concerne particulièrement Naciri. Il s’agit de « l‘accomplissement d’un acte arbitraire ou attentatoire à la liberté personnelle et individuelle dans un intérêt privé ou pour la satisfaction de passions personnelles« .

Lire aussi: Affaire Escobar du Sahara: le procureur accorde une audience exceptionnelle à Naciri

C’est dans ce sillage que plusieurs personnalités politiques, artistes, journalistes et sportifs qui tissaient des relations avec le désormais ancien président du Wydad de Casablanca paniquent de peur de se trouver au milieu d’un scandale sexuel.

Avec l’éclatement de cette affaire, beaucoup de langues se sont déliées sur des caméras cachées dans un appartement de Maârif en la possession de Naciri et dans sa villa du quartier huppé de Californie à Casablanca.

Cela fait plusieurs années que beaucoup de comptes anonymes, et même des gens connus faisaient allusion à des scènes intimes filmées qui auraient été filmées par l’intéressé dans le but de satisfaire des «passions personnelles» ou encore dans un «intérêt privé» (racket, sextorsionintimidation etc.). Affaire à suivre…

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