Un écrivain français appelle à la reconnaissance du Sahara en réparation de la spoliation du Sahara oriental

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Renaud Girard.
Renaud Girard, grand reporter et chroniquer international au Figrao. ©DR

Le Figaro, l’un des tout premiers quotidiens français encore publié, vient d’admettre une vérité historique longtemps tue dans les milieux politico-médiatiques français, à savoir la spoliation par la France des terres marocaines du Sahara oriental au profit de l’Algérie. 

Dans un article intitulé « Diplomatie française: l’heure de la remontada », paru dans le numéro du 09 janvier 2024 de ce célèbre journal fondé en 1826, Renaud Girard, grand reporter et chroniqueur international du Figaro, écrit de prime abord qu’il est urgent de « renouer avec le Maroc, quitte à reconnaître la marocanité du Sahara occidental ».

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Girard, qui plus est géopoliticien et auteur de plusieurs essais sur le Moyen-Orient et les relations internationales, affirme, dans le même ordre d’idées, que cette reconnaissance « ne serait que justice, quand on sait l’énorme part de ce désert donnée à l’Algérie par la France en 1962 », en référence on ne peut plus explicite aux territoires appartenant au Maroc du Sahara oriental.

De son avis, la France a perdu en Afrique « pratiquement toute influence dans le nord du continent », regrettant le fait qu’au Maghreb, « elle a réussi à se brouiller avec le Maroc, sans pour autant se réconcilier avec l’Algérie ».

Dans son livre « L’Algérie et le Sahara marocain », Abdallah Laroui affirme que l’autorité exercée par le royaume sur ce vaste territoire est attestée par de nombreux documents, parmi lesquels il cite ceux, officiels, du chambellan Ahmed Moussa et du Sultan Moulay Abdelaziz.

« Le Makhzen se faisait une idée extrêmement précise du territoire sur lequel s’exerçait sa souveraineté », souligne l’éminent professeur.

Une lettre adressée à Moulay Hafidh par l’un des membres du Makhzen à l’époque, en l’occurence Mohammed Al-Hajoui, note que « si nous étudions la carte du Maroc, nous constatons que nous avons perdu au Sud tout le Sahara tellement étendu et peuplé (Touat, Kendassa), à l’Est, le Dahra avec Aïn Beni Mathar (Berguent), le pays des Angad avec les monts des Beni Isnassen (…) Kasba Oued Za, et l’ennemi s’apprête à prendre Debdou et le Tafilalet ».

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« Au nord-est, le Rid avec Selouane, Jennada, Borj Kadbana, l’île de Marchica que suivra sans doute le territoire des Aït Ouriaghel et des tribus avoisinantes », poursuit la même source, citée par Laroui dans son ouvrage.

L’historien marocain met l’accent sur le fait que « l’on voit clairement qu’aucune différence n’était faite à l’époque entre Oujda et Béchar, le Tafilalet et le Touat, le Rif et Chenguit ».

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