Es-Semara: la piste d’une attaque de roquettes serait privilégiée

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L'un des quartiers de Smara où ont lieu les quatre explosions / DR
L'un des quartiers de Smara où ont lieu les quatre explosions du 28 octobre 2023. DR

Le scénario le plus probable des quatre « déflagrations » survenues dans la nuit de samedi à dimanche dans la ville d’Es-Semara, causant la mort d’une personne et faisant trois blessés, dont deux graves, serait un tir de roquettes. Le Parquet vient d’ouvrir une enquête. 

À en croire les images diffusées depuis hier soir, c’est vers le « polisario » qu’il faudrait désormais chercher l’origine des explosions pour deux raisons : sa revendication du tir et l’origine vraisemblablement russe des projectiles. Ce qui conforte l’éventualité d’une attaque à l’aide d’armes livrées par l’Algérie à ses milices séparatistes.

Joint par H24info, l’administrateur du forum FAR-Maroc, Abdelhamid Harifi, explique que les roquettes russes Grad, que rien ne confirme à 100% leur emploi dans l’attaque pour le moment, ont une portée de 20km et que « Es-Semara est une ville très proche du Mur, et l’hypothèse d’une attaque par roquette est valable bien que rien n’est concret pour le moment ».

Interrogé sur les moyens que le Maroc pourrait acquérir, à l’instar du dôme de fer, pour prévenir d’éventuelles attaques, l’analyste militaire relève que présentement: « nous n’avons pas les moyens de protéger les citoyens de ce genre d’attaques », notant qu’il « faut se retirer des accords du cessez-le-feu pour introduire ces armes au Sahara ».

« L’accord numéro 1 stipule que le Maroc maintient le même arsenal constaté au moment du cessez-le-feu. Tout changement doit être fait sans renforcer la puissance déjà en place. Cela veut dire qu’un char avec canons 105mm doit être remplacé avec l’accord de l’ONU avec un char de 105mm, et non pas 120mm. Même si aujourd’hui on produit plus de chars avec un canon de ce calibre« , détaille Abdelhamid Harifi.

Et l’expert en questions militaires de poursuivre que « l’introduction de nouveaux armes qui n’existaient pas en 1991 est une violation du cessez-le-feu et sera condamnée par le Conseil de sécurité et probablement porter atteinte à la position du Maroc dans ce dossier« .

« Du moment qu’on avait des moyens anti-aériens déployés au Sahara avant le cessez-le-feu, on ne peut pas les déployer facilement aujourd’hui« , précise-t-il.

Force est de constater que l’armée n’est pas sur place parmi les corps cités dans le communiqué de la MAP, qui fait état de la présence des autorités locales, des services de sécurité, et de la protection civile « qui se sont immédiatement rendus sur les lieux des déflagrations ». La MINURSO était également filmée sur les lieux.

Le Procureur général du Roi près la Cour d’appel de Laâyoune a annoncé, dans un communiqué, que la police judiciaire compétente a été chargée de mener une enquête judiciaire après la mort d’une personne et la blessure de trois autres, suite à des tirs de projectiles ayant visé des quartiers dans la ville d’Es-Smara.

Selon le communiqué, le Procureur général du Roi près la Cour d’appel de Laâyoune a confié à l’équipe d’enquête la réalisation des expertises techniques et balistiques nécessaires afin d’identifier l’origine et la nature des projectiles ayant causé la mort d’une personne et la blessure de trois autres, dont deux dans un état critique, évacuées vers l’hôpital de Laâyoune pour recevoir les soins nécessaires.

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