“Paroles d’Experts” de Faïçal Tadlaoui. Inflation et cherté de la vie, jusqu’à quand ?

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Une enquête récente, le Haut Commissariat au Plan (HCP) révèle qu’au 2e trimestre 2023, le moral des ménages marocains n’a jamais été aussi bas, atteignant son plus bas niveau depuis… 2008. En cause : la cherté des prix et une inflation qui n’en finit plus. Pour décrypter ce sujet hautement sensible, Rachid Achachi, Consultant, conférencier et analyste/chroniqueur, et Ouadi Madih, Président de la fédération nationale des associations du consommateur (Fnac).

Dans cette enquête parue le 17 juillet dernier, le HCP nous apprend que la quasi-totalité des ménages (98,7%)  ont subi une hausse des produits alimentaires au cours des douze derniers mois.

Au 2e trimestre de 2023, 87,3% d’entre eux ont constaté une dégradation de leur niveau de vie au cours des 12 derniers mois.
Et l’optimisme n’est pas pour demain puisque 53,4% des ménages s’attendent à une dégradation de leur niveau de vie dans les douze prochains mois, alors que seulement 9,7% anticipent une amélioration. Concernant les achats de biens durables, 78,8% des ménages estiment que le moment n’est pas propice pour effectuer des achats de biens durables.

De son côté, le gouvernement déclare que l’inflation est sur une tendance baissière. Une baisse confirmée par le même le Haut-commissariat au plan (HCP) qui affirme dans sa dernière note d’information que l’inflation a sensiblement reculé durant le mois de juin pour s’établir à 5,5% en glissement annuel, après avoir atteint 7,1% en mai dernier.

 

Toujours est-il que pour le consommateur, la réalité du quotidien est tout autre : les prix du carburant ne baissent toujours pas tout comme ceux des produits de consommation courants.

Un phénomène confirmé par Ouadi Madih qui affirme que depuis 2021, son association a constaté une augmentation des prix et depuis rien n’a bougé.

Précision de taille : toute augmentation de prix n’est pas forcément synonyme d’inflation. Mais l’inflation est un agrégat qui exprime une augmentation généralisée du niveau des prix, rappelle Rachid Achachi.

Comment expliquer alors ce phénomène qui s’est accentué notamment durant le Ramadan avec les intermédiaires ? Il y a en effet des facteurs structurels qui agissent au niveau mondial et sur lesquels on n’a aucune prise, c’est l’inflation importée qui a ses répercussions au niveau national comme les prix de l’énergie ou les prix de la logistique qui ont été multipliés par quatre, précise Rachid Achachi.

Autre tendance soulevée par Faïçal Tadlaoui, celle de l’emballage qui a été revu par de nombreuses marques pour reconditionner leurs produits avec une contenance amoindrie mais sans changer le prix. Un phénomène mondial, et un scandale, qui n’a pas épargné le royaume note Ouadi Madih.

Nous avons pourtant des outils de contrôle poursuit ce dernier, et deux lois, celle de la concurrence et celle de la consommation, mais ça ne fonctionne pas. Pourquoi ? Un manque de coordination entre l’administration, le ministère des Finances, le Conseil de la concurrence

Autre point soulevé, la place de l’informel. Dernier exemple en date, l’Aïd où des milliards ont circulé sans aucune facture. Le cash en lui-même n’est pas problématique, sauf qu’il n’y a pas de traçabilité et donc un gros manque à gagner pour l’Etat…

Reste que l’inflation est là pour durer encore vingt-trente ans, précise Rachid Achachi. A nous de nous adapter…

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