Le journaliste incarcéré Soulaimane Raissouni cesse sa grève de la faim

Le journaliste Soulaimane Raissouni, incarcéré depuis le 20 mai 2020, a mis un terme à une grève de la faim de près d’une semaine en prison, entamée pour protester contre la confiscation d’un courrier, a indiqué mercredi sa famille.

« C’est avec une grande joie et un grand soulagement que j’ai appris que mon mari suspendait sa grève de la faim », a écrit l’épouse du journaliste, Kholoud Mokhtari, sur sa page Facebook.

La décision a été prise « en réponse aux appels répétés de notre famille, de sa défense, des défenseurs des droits humains et des ONG internationales qui ont mené une vaste campagne de solidarité », a-t-elle écrit.

Elle a précisé que les soutiens du journaliste continueraient à défendre « ses revendications légitimes en prison » et à lutter pour sa « libération », ajoutant que le droit à la correspondance restait « une priorité ».

Raissouni, 51 ans, avait entamé une grève de la faim le 29 février « pour contester la saisie par les autorités judiciaires d’une réponse à une lettre du romancier ukrainien Andreï Kourkov », reçue dans le cadre d’une campagne de l’association d’écrivains PEN International, selon sa famille.

L’administration pénitentiaire avait indiqué qu’elle était en droit de contrôler « les lettres émises et reçues par les détenus ».

Le journaliste, connu pour ses éditoriaux au ton critique, purge une peine de cinq ans de prison pour « agression sexuelle », des faits qu’il a toujours niés.

Il avait déjà observé en 2021 une grève de la faim de 122 jours pour protester contre sa détention.

Des défenseurs des droits humains appellent souvent à sa libération, considérant qu’il a été condamné « en raison de ses opinions ».

Les autorités marocaines, elles, mettent en avant l’indépendance de la justice et la conformité des procédures.