La Chambre criminelle de la Cour de cassation a décidé, ce mercredi, de reporter l’audience…
RSF appelle à une grâce royale au profit des journalistes Bouachrine, Raissouni et Radi
Publié le« Avant la Fête du Trône ce 30 juillet, j’ai fait porter une lettre au Roi Mohammed VI pour solliciter une grâce pour les journalistes Taoufik Bouachrine, Omar Radi et Soulaimane Raissouni, détenus abusivement au Maroc », écrit le secrétaire général de RSF, Christophe Deloire, sur son compte Twitter (rebaptisé X).
« Les voies de recours judiciaires sont épuisées. Ces incarcérations abîment l’image du pays », estime M. Deloire, à l’approche de la fête nationale célébrant l’anniversaire de l’accession de Mohammed VI au trône le 30 juillet 1999.
Avant la Fête du Trône ce 30 juillet, j’ai fait porter une lettre au Roi Mohammed VI pour solliciter une grâce pour les journalistes Taoufik Bouachrine, Omar Radi et Soulaimane Raissouni, détenus abusivement au #Maroc. Les voies de recours judiciaires sont épuisées. Ces… pic.twitter.com/j7e7dlQQsY
— Christophe Deloire (@cdeloire) July 28, 2023
Il est de tradition au Maroc que le souverain chérifien gracie lors des fêtes nationales et religieuses des dizaines de prisonniers condamnés par les tribunaux.
Le 18 juillet, la Cour de cassation du Maroc, la plus haute instance judiciaire du royaume, a rejeté le pourvoi de MM. Radi (37 ans) et Raissouni (51 ans), confirmant leurs condamnations à respectivement six et cinq ans de prison ferme dans des affaires d’agressions sexuelles (et d’espionnage pour le premier).
Le pourvoi de M. Bouachrine, 54 ans, fondateur et éditorialiste d’un quotidien arabophone, a déjà été rejeté en 2021.
Incarcéré depuis 2018, il a écopé de 15 ans de prison pour « viol », « traite des êtres humains » et « agressions sexuelles » à l’encontre de plusieurs femmes.
Lire aussi: La Cour de cassation rejette les pourvois des journalistes Radi et Raissouni
Les trois journalistes nient en bloc les charges et affirment qu’ils ont été punis à cause de leurs opinions.
Mais pour les autorités marocaines, ils ont été jugés pour des crimes de droit commun qui « n’ont rien à voir » avec leur profession ni le respect de la liberté d’expression.
Dans un communiqué publié vendredi, RSF dresse « un nouvel état des lieux inquiétant de la liberté de la presse au Maroc ».
« La somme des atteintes à la liberté des journalistes et de la presse est un triste indicateur qui confirme, hélas, le raidissement autoritaire au Maroc », déplore Khaled Drareni, son représentant en Afrique du Nord.
RSF appelle les autorités marocaines à saisir l’opportunité de la Fête du Trône du 30 juillet prochain pour libérer les journalistes Taoufik Bouachrine, Omar Radi et Soulaimane Raissouni.#FreeOmarRadi#FreeSoulaimaneRaissouni #FreeTaoufikBouachrine https://t.co/E6nK3HA4gC
— Khaled Drareni (@khaleddrareni) July 28, 2023
Dans le dernier classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières, le Maroc a glissé à la 144e place (-9), derrière l’Algérie (136e) et la Tunisie (121e).