Migrants: le coup de gueule de Sebta contre “l’invasion” des mineurs marocains

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Le président de Sebta, Juan Jesus Vivas, a déclaré ce vendredi que le préside ne peut pas devenir un « macrocentre d’accueil et de confinement » pour les mineurs migrants marocains, affirmant que la situation est devenue « intenable ».

Après quelques mois de trêve, l’inamovible président de l’enclave sebtie, Juan Jesus Vivas, revient à la charge au sujet des mineurs migrants marocains. Au cours de son intervention lors du débat sur l’état de la ville, le baron du Parti Populaire (droite) a souligné qu’il est « juste et nécessaire » que face à ce phénomène migratoire, il existe une « solidarité interterritoriale ». Tout en adressant son intervention au gouvernement central de Madrid pour réclamer son intervention, Vivas évoque, en filigrane, le rôle des autorités marocaines en matière de contrôle des flux migratoires.

Faut-il voir dans cette sortie médiatique un soupçon de dégradation des relations entre le Maroc et l’Espagne? Loin de là. Ce vieux loup de la politique régionale espagnole surfe sur cette nouvelle vague des arrivées de jeunes migrants marocains pour redorer son blason politique. Et quoi de mieux que de s’en prendre au Maroc, son ennemi préféré, pour briller aux yeux des Sebtis.

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Car, outre l’éternel dilemme migratoire et en particulier celui des mineurs marocains, la question de l’ouverture, pour la première fois, de la douane commerciale avec le Maroc, est un sujet qui unit les résidents de l’enclave. Et dans les deux cas, c’est le Maroc qui détient les ficelles de ces dossiers, selon le préside.

Fin stratège 

De la sorte, Vivas n’hésite pas à puiser dans un lexique belliqueux pour chauffer à blanc la population locale, déjà exaspérée par un taux de chômage des plus élevés en Espagne et l’absence de perspectives prometteuses. Selon lui, Sebta se trouve dans une situation « extrême, une véritable urgence », et demandé l’implication et l’aide de Madrid pour faire face à cette « invasion ».

Il a ajouté que le préside « ne peut pas se le permettre, ne mérite pas cela et nous ne trahirons jamais le principe de loyauté institutionnelle, mais nous ne cesserons pas non plus de dénoncer les cas où cette loyauté n’est pas réciproque », rapporte l’agence EFE, en référence au devoir d’entraide interrégionale pour prendre en charge les mineurs marocains qui arrivent dans l’enclave.

De même, le gouvernement régional du préside a souligné qu’il serait « nécessaire » d’augmenter le nombre de transferts depuis la ville, compte tenu du fait que cette région ne devrait accueillir qu’au maximum 130 mineurs en situation d’urgence et qu’elle en compte actuellement 295 enregistrés à la suite des récentes arrivées à la nage depuis le territoire marocain.

Une stratégie assez courante et désuète de Vivas pour obtenir davantage de fonds auprès du gouvernement central mais aussi de l’Union européenne.

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