Espagne: Pedro Sánchez reconduit à la tête du gouvernement

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Le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez ©AFP
Le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez ©AFP

Le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a été reconduit au pouvoir jeudi par le Parlement pour un nouveau mandat de quatre ans à la tête de l’Espagne, a annoncé la présidente de la Chambre des députés.

Le socialiste a obtenu la confiance d’une majorité absolue de 179 députés, grâce notamment au soutien crucial des sept voix du parti de l’indépendantiste catalan Carles Puigdemont, en échange d’une mesure d’amnistie qui divise profondément le pays.

Ce vote de confiance met fin à près de quatre mois de blocage depuis les élections législatives du 23 juillet et va permettre à Sánchez de former un nouveau gouvernement avec ses alliés de la coalition d’extrême gauche Sumar.

Arrivé deuxième du scrutin de juillet, derrière son rival conservateur Alberto Núñez Feijóo, le Premier ministre a dû négocier tous azimuts ces dernières semaines le soutien à sa reconduction de plusieurs formations régionalistes, dont les voix sont cruciales dans un Parlement très fragmenté.

Il a en particulier dû convaincre le parti de l’indépendantiste catalan Carles Puigdemont, leader de la tentative de sécession de la Catalogne en 2017, qui a fui en Belgique il y a six ans pour échapper aux poursuites judiciaires lancées à son encontre.

Lire aussi. Espagne: Puigdemont inculpé pour terrorisme en pleine négociation avec Sánchez

Acceptant, après d’intenses tractations, de soutenir Sánchez, Puigdemont a obtenu, en échange des voix des sept députés de sa formation, l’adoption prochaine d’une loi d’amnistie pour des centaines d’indépendantistes poursuivis par la justice. Une mesure qui lui permettra de revenir en Espagne.

Exposant aux députés les priorités de son nouveau mandat, clairement marqué à gauche avec de nombreuses promesses sociales, Pedro Sánchez a défendu mercredi la nécessité et la constitutionnalité de cette amnistie, à laquelle il était pourtant opposé par le passé.

Cette mesure va permettre de « refermer les blessures » ouvertes par la crise de 2017, a déclaré le Premier ministre, en assurant vouloir garantir « l’unité de l’Espagne par la voie du dialogue et du pardon ».

Le Parti populaire (PP) de M. Feijóo accuse le socialiste de l’avoir concédée dans le seul but de se maintenir au pouvoir et agite le risque que l’Espagne ne se retrouve dans le viseur de l’UE, à l’instar de la Hongrie ou de la Pologne, en raison de l’atteinte à l’Etat de droit que constitue, selon lui, cette mesure.

Rejetée, selon plusieurs sondages, par une majorité des Espagnols, cette amnistie a fait descendre dans la rue des centaines de milliers de personnes dimanche, à l’appel du PP. Une nouvelle mobilisation est prévue samedi à Madrid.

Les rassemblements quotidiens, devant le siège du Parti socialiste à Madrid, de l’extrême droite ont par ailleurs régulièrement dégénéré depuis la semaine dernière. Mercredi soir, 15 personnes ont encore été interpellées pour troubles à l’ordre public après de nouvelles échauffourées avec la police, selon la préfecture.

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