ERC et les socialistes sont convenus que les gouvernements central et régional entameraient prochainement un…
Espagne : au nom du «pardon», Sánchez défend l’amnistie en Catalogne
Publié lele Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a défendu mercredi l’adoption prochaine d’une loi d’amnistie pour les indépendantistes catalans poursuivis par la justice, jugeant que le « dialogue » et le « pardon » étaient nécessaires pour « soigner les blessures » ouvertes par la tentative de sécession de 2017.
« Nous garantirons l’unité de l’Espagne par la voie du dialogue et du pardon », a déclaré, devant les députés, le chef de file socialiste qui a dû concéder cette amnistie aux partis catalans en échange de leur soutien indispensable à sa reconduction au pouvoir lors d’un vote de confiance prévu jeudi.
« Les circonstances sont ce qu’elles sont et il faut faire de nécessité vertu », a reconnu Sánchez, qui était opposé jusqu’à la veille des élections législatives du 23 juillet à une telle mesure qui divise profondément la société espagnole.
Mais « l’amnistie peut nous aider à surmonter la fracture qui s’est ouverte en Catalogne », dont la tentative de sécession il y a six ans a constitué « la plus grande crise institutionnelle » vécue par l’Espagne, selon lui, depuis la fin de la dictature franquiste en 1975.
Lors de son discours de politique générale, d’une durée d’une heure et quarante-cinq minutes, le socialiste a défendu la constitutionnalité de cette mesure et appelé l’opposition de droite, qui a fait descendre des centaines de milliers de personnes dans la rue dimanche, à faire preuve de « responsabilité ».
« Le problème du Parti populaire » (PP), principale formation de droite, et du parti d’extrême droite « Vox n’est pas l’amnistie, le problème du PP et de Vox est qu’ils n’acceptent pas le résultat électoral » des législatives du mois de juillet, a lancé Sánchez, qui est au pouvoir en Espagne depuis 2018.
Arrivé en tête de ce scrutin, devant les socialistes, le PP n’est pas parvenu à se hisser au pouvoir avec Vox, faute de soutiens suffisants au Parlement.
Déposée lundi à la Chambre des députés par les socialistes, la proposition de loi d’amnistie concerne tous les délits commis « dans l’intention de revendiquer, promouvoir ou obtenir la sécession ou l’indépendance de la Catalogne », en particulier en 2017.
Une fois adoptée, cette loi va notamment permettre à Carles Puigdemont, leader de la tentative de sécession, de revenir en Espagne, six ans après sa fuite en Belgique pour échapper aux poursuites judiciaires.