Vidéo. Bannis de Casablanca, les charretiers réclament des alternatives

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Photo: capture d'écran.

Depuis que Nabila Rmili a annoncé l’interdiction des charrettes à traction animale à Casablanca, les personnes qui travaillent avec sont dans le flou. Ils réclament des alternatives pour remplacer cet outil qui constitue leur principal gagne-pain.

« J’ai 38 ans et ça fait 30 ans que je monte sur cette charrette », assure ce jeune homme rencontré devant l’une des entrées du marché Kriaa, à Casablanca. Comme lui, des centaines de charretiers qui ont l’habitude de travailler dans le centre de la métropole sont dans le flou. En cause, l’annonce faite par la présidente du Conseil communal le 5 octobre dernier, interdisant désormais la circulation des charrettes à traction animale dans la ville.

Pour plusieurs d’entre eux, ce moyen de transport de personnes ou de marchandises constitue leur principale source de revenus.

« J’ai commencé quand j’étais enfant et aujourd’hui, je vis avec, moi et mes parents », nous confie ce charretier. « Je travaille avec pour ne pas partir en prison, je ne veux pas voler. Si je ne l’avais, personne ne me donnerait un seul dirham », déplore-t-il.

Des alternatives

« Il n’y a pas d’alternative. Si on m’en donne, je suis preneur. Je veux juste travailler, ne serait-ce que pour balayer les rues. J’en ai marre de cette charrette, ils n’ont qu’à la prendre », nous assure-t-il.

Abderrahim, qui a « près de 24 ans de métier », est dans la même situation. « On travaille dignement pour subvenir aux besoins de nos parents. Nous ne sommes pas contre une alternative. Au contraire, on aimerait bien nous éloigner de tout ça », soutient-il.

« Ca fait plus de 34 ans que je travaille avec cette charrette, comme plusieurs ici. Si on nous enlève ces charrettes, on n’a pas où partir. Toute alternative est la bienvenue. Si on veut nous soutenir avec quelque chose, des triporteurs par exemple, je suis d’accord », nous confie également Brahim, la soixantaine.

Lire aussi: À Casablanca, les charrettes à traction animale désormais interdites

Pour l’instant, la Ville n’a parlé d’aucune alternative pour cette catégorie de travailleurs. « Les membres du Conseil communal de Casablanca ont décidé de mettre fin à l’itinérance des charrettes à traction animale dans le périmètre urbain. Nous n’acceptons plus la vue de charrettes à traction animale dans les rues de Casablanca, qui doit se qualifier pour devenir une ville intelligente », avait seulement expliqué Nabila Rmili dans un tweet publié le 6 octobre dernier.

La décision n’est pas nouvelle

Selon Ahmed Afilal Idrissi, 6e vice-président du Conseil communal, la décision ne date pas d’aujourd’hui.

« Nous ne sommes pas là pour couper court à leur gagne-pain du jour au lendemain. Mais la décision d’interdire les charrettes à l’intérieur de la ville ne date pas d’aujourd’hui. C’est un arrêté communal qui date de plusieurs années, des années 40 ou 50, mais qui n’a jamais été appliqué. Déjà à l’époque, ces gens-là n’acceptaient pas que des charrettes circulent dans la ville et maintenant qu’on est en train de faire plein de choses à Casablanca, avec le busway, le tram, on voit ces charrettes circuler », nous explique le responsable, par ailleurs président du syndicat l’Union générale des entreprises et des professions (UGEP).

« On va commencer maintenant à l’appliquer. On doit avoir le courage de prendre des décisions dans l’intérêt de notre ville. Leurs doléances sont tout à fait compréhensibles, on comprend ces gens, mais il faut penser aussi à la ville de Casablanca », poursuit-il.

L’une des pistes éventuelles pour remplacer leur travail, selon lui ,pourrait être l’entrepreneuriat. « Le gouvernement a proposé pas mal d’offres pour les jeunes entrepreneurs, on pourrait les diriger vers ça », avance Ahmed Afilal.

L’arrêté cité par le responsable prévoit aussi l’interdiction d’étendre son linge sur les balcons apparents. « Pour une ville comme Casablanca, qu’on veut comme une smart city, c’est inacceptable », estime encore le vice-président de la commune.

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