“Paroles d’Experts” de Faïçal Tadlaoui. Education nationale: comment sortir de la crise ?

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pde education grève

Depuis le 5 octobre, l’enseignement public marocain est paralysé par des grèves et des manifestations d’enseignants qui ont eu pour conséquence de bloquer 7 millions d’élèves pour qui l’année scolaire risque de se transformer en année blanche. Comment sortir de la crise et comment réformer l’éducation nationale, en panne depuis 2016, date de l’introduction de la réforme du statut des enseignants ? Eléments de réponses avec nos invités, Yassine El Jazouli, expert en éducation et formation, et Aouaj Mohamed, Directeur de l’AREF Tanger-Tétouan-Al Hoceima.

 

Quelque 250 000 enseignants ont cessé le travail depuis le 5 octobre, paralysant le système éducatif et par là même près de 7 millions d’enfants. «Plus de 600 millions d’heures de scolarité sont parties en fumée», déplore de son côté la Fédération nationale des associations des parents d’élèves du Maroc (FNAPEM). En cause : la réforme du statut des enseignants du public, adoptée le 27 septembre par décret au Conseil des ministres.

Depuis 2016, et la décision du gouvernement d’avoir recours à la contractualisation pour combler le déficit en enseignants, la revendication est toujours la même pour ces contractuels: intégrer la fonction publique, au même titre que leurs collègues rattachés au ministère de l’Education.

Face à des syndicats qui ne lâchent rien, le Chef du gouvernement a repris la main sur ce dossier pour finalement décider de geler sa réforme. Après deux mois de blocage, la situation semble revenir enfin revenir à la normale. Mais à quel prix !

Les points de discorde étaient nombreux comme l’expliquent nos invités, ce qui explique ce dialogue de sourds. Ainsi, le statut unifié a introduit des tâches et des missions supplémentaires non rémunérées pour les enseignants, comme les cours de soutien et les activités parascolaires obligatoires en dehors des heures de cours officielles. Autre blocage : le rattachement des enseignants aux académies régionales qui craignent au passage de perdre leur statut de fonctionnaire.

2 jours de travail pour seulement 200 DH

Enfin, les augmentations de salaire décidées sans consultation des enseignants, à l’exception des agrégés et des primes au mérite, jugées médiocres. Yassine jazouli pointe par exemple le système des corrections qui sont mal rémunérées :  17 heures de correction sur 2 jours rapportent seulement 200 dirhams pour un professeur.

Si une sortie de crise se dessine, il faut en profiter pour que toutes les parties prenantes se mobilisent avertit l’expert, à savoir le ministère, les enseignants, les parents et les élèves, poursuit-il : «Il est essentiel de valoriser les enseignants, de leur donner de meilleures conditions de travail et des salaires décents. La communication et l’écoute des enseignants sont cruciales pour résoudre le problème.»

Nos invités soulignent également l’urgence d’une mobilisation massive pour rattraper le retard perdu et préserver l’avenir des élèves. Les parents, les enseignants et le ministère doivent travailler ensemble pour résoudre la crise. La priorité doit être donnée à l’éducation des enfants, qui sont les premières victimes de cette crise.

Tous restent optimistes quant à l’avenir, à condition de travailler ensemble pour résoudre la crise éducative au Maroc. Le pays mérite un système éducatif fort pour ses générations futures.

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