Cannabis médical: Israël veut damer le pion au Maroc sur le marché européen

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Toujours à la conquête de nouveaux marchés, Israël entend cette fois se servir de son expertise en matière de cannabis médical pour l’emporter sur le Maroc dans le marché européen.

Le Maroc, deuxième plus grand producteur mondial de cannabis après l’Afghanistan, fait face à un concurrent de taille en Europe : Israël. Un récent article d’Al-Monitor, média basé à Washington, souligne que les deux pays « se dirigent vers une concurrence directe » sur le marché européen.

L’entrave du marché noir

Revenant dans un premier temps sur l’adoption par le royaume de la loi autorisant la production de cannabis à des fins médicales, cosmétiques et industrielles, la publication note toutefois que la production légale au Maroc demeure largement entravée par la prolifération de la vente dans le marché noir.

« Alors que le Maroc est le deuxième producteur mondial de cannabis, les cultivateurs y produisent encore essentiellement pour le marché noir. Ils pourraient se réorienter vers les nouveaux marchés légaux, mais les produits pharmaceutiques autorisés sont soumis à des directives strictes et à des infrastructures souvent coûteuses », relève-t-on.

En octobre 2022, rappelle Al-Monitor, le Maroc a délivré les dix premiers permis de production de produits à base de cannabis et, en mars 2023, la construction du premier laboratoire officiel de cannabis a commencé dans la région de Chefchaouen.

« Il n’est pas certain que les agriculteurs des zones rurales reculées du Maroc soient en mesure de respecter ces normes, ni comment ils pourraient le faire », écrit Harry Clynch du même portail, citant Damon Booth, fondateur de d’une société de recherche sur le cannabis, qui avait auparavant déclaré à Al-Monitor qu’il « doutait que le marché de l’exportation au Maroc soit couronné de succès en raison de ces barrières ».

Concordance des normes avec l’Europe

Israël possède également un point fort sur lequel il entend tirer profit : la compatibilité des normes israéliennes avec celles de l’Europe.

Daniel Levinson, consultant dans l’industrie du cannabis médical basé à Jérusalem, indique à cet égard que les normes israéliennes sont presque identiques à celles de l’Union européenne, ce qui constitue un autre facteur qui confère au pays un avantage dans la concurrence pour les entreprises européennes et marocaines.

« Il y a quelques différences, mais elles sont infimes et concernent principalement des aspects techniques des processus de culture et d’élevage », a-t-il expliqué.

Cet alignement réglementaire sur l’Europe, fait remarquer le même média, pourrait permettre aux entreprises israéliennes d’exporter vers le continent avec moins de frictions que leurs homologues marocaines, qui « commencent à peine à établir des normes de qualité médicale ».

Problème de mentalités

Interrogé sur le potentiel du Maroc en la matière, un fondateur d’une entreprise de cannabis médical dans la région de Chefchaouen a révélé que « le Maroc a la capacité pour devenir un acteur fort sur les marchés mondiaux du cannabis, mais les normes devront être considérablement améliorées ».

« La nouvelle loi légalisant le cannabis médical est encourageante, mais le problème est qu’il y a beaucoup de production illégale au Maroc », a-t-il regretté, relevant que « Soixante mille hectares au Maroc sont utilisés pour produire du cannabis illégal contre 200 hectares pour la production légale ». B

« Bien sûr, ce n’est que la première année, mais il est très difficile de remettre en question la mentalité des personnes qui ont travaillé tout ce temps avec du cannabis illégal », a-t-il fait savoir.

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