Attaqué par l’extrême-droite, Sanchez défend les prêts accordés au Maroc

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Pedro Sanchez
Le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez. © DR.

Selon le député espagnol Pablo Cambronero, le gouvernement de Pedro Sanchez a préféré investir au Maroc, à travers un prêt de cinq millions d’euros pour construire deux stations d’épuration, plutôt que de venir en aide aux agriculteurs espagnols « ruinés ». L’Exécutif a répondu en rappelant les avantages de cette coopération entre les deux pays voisins. 

En avril dernier, le Conseil des ministres espagnol avait approuvé un prêt de cinq millions d’euros pour la réalisation de deux stations d’épuration des eaux au Maroc, à Assa Zag et Moulay Brahim. Le prêt a été accordé à travers le Fonds pour l’internationalisation de l’entreprise (FIEM), à l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE). Mais pour certains députés espagnols, il s’agit d’un « cadeau offert » par le gouvernement espagnol au royaume.

Dans une question parlementaire, le député espagnol et ancien policier Pablo Cambronero, appartenant désormais au Groupe mixte du Congrès des députés espagnol, voulait savoir pourquoi le gouvernement de Pedro Sánchez « préfère investir dans le pays voisin, abandonnant ainsi de nombreux Espagnols qui voient comment rien n’est fait pour éviter leur ruine et leur manque de approvisionnement » en raison de la sécheresse en Espagne.

Dans sa réponse, le gouvernement espagnol a défendu l’octroi de ce prêt remboursable pouvant aller jusqu’à 5 millions d’euros au Maroc pour la construction de deux stations d’épuration, arguant que cela pourrait aider les entreprises espagnoles à obtenir des contrats dans ce domaine dans les nombreux projets que le royaume a prévus, rapporte Europa Press.

Le Maroc est « le principal marché destinataire des exportations espagnoles en Afrique », a rappelé le gouvernement espagnol.

Un « pays prioritaire »

Le royaume « est considéré comme un pays prioritaire pour les entreprises espagnoles dans les stratégies PASE (Pays d’action sectorielle stratégique) et Horizon Afrique », explique le gouvernement espagnol.

L’Espagne est devenue une « référence mondiale » dans le secteur de l’eau, « notamment dans le dessalement et l’épuration, avec de grands groupes d’entreprises capables de mener des projets complexes sur tous les continents », a poursuivi le gouvernement espagnol dans sa réponse. Ce dernier a aussi souligné que « les projets clés en main de ce type d’usine ont une composante espagnole très importante, en termes d’éléments technologiques tels que les pompes, les vannes et les éléments de contrôle ».

Selon l’Exécutif espagnol, les projets dont le financement a été approuvé sont de petite taille et s’inscrivent dans un « programme ambitieux d’usines de traitement et de dessalement de l’eau pour lutter contre le stress hydrique » au Maroc.

Parmi les projets « de moyenne à grande envergure » prévus dans le cadre de ce programme, figurent quatre usines de dessalement à construire dans les villes de Casablanca, Dakhla, Safi et Nador. Selon le gouvernement espagnol, des entreprises espagnoles participent actuellement à certains de ces appels d’offres et certaines ont même été présélectionnées.

Lire aussi: Espagne: le parti de Pedro Sánchez s’allie avec la gauche dure

Etant donné que d’ici 2050, le Maroc envisage d’installer une vingtaine de stations de dessalement d’eau de mer supplémentaires, l’Exécutif espagnol considère que « le maintien d’une collaboration avec l’ONEE, organisme adjudicateur responsable, pourrait être indispensable pour que les entreprises espagnoles candidates se voient attribuer des projets de taille bien supérieure à ce financement à portée de main ».

Ce « financement remboursable vise à renforcer la collaboration avec le Maroc dans le secteur de l’eau et, particulièrement avec l’ONEE, afin d’accompagner nos entreprises présentes sur le marché » marocain, a-t-il encore plaidé.

Malgré les explications du gouvernement espagnol, le parti d’extrême droite Vox estime toujours que le « criminel Sánchez tue la campagne espagnole et donne » l’argent de l’Espagne « au Maroc ». « Un changement de gouvernement et de politique est urgent pour défendre nos intérêts nationaux », a encore plaidé son secrétaire général Ignacio Garriga.

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