Espagne. Un agriculteur distribue gratuitement ses pastèques en signe de protestation contre « l’invasion marocaine »

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Capture d'écran El Mundo

100 000 kilos de pastèques espagnoles ont été données par un agriculteur car aucune entreprise n’a souhaité les acheter. En cause, la compétitivité écrasante des prix des fruits et légumes marocains. 

Deux pastèques sur trois consommées en Espagne proviennent du Maroc et du Sénégal, rapporte le média espagnol El Mundo. Une situation qui met en péril les récoltes des agriculteurs espagnols, en manque d’acheteurs. Manuel a du faire don de trois mois de récolte de pastèques, soit 100 000 kilos, car il n’a trouvé aucune entreprise pour les lui acheter, rapporte le quotidien.

En effet, l’agriculteur se plaint du fait que les supermarchés se tournent vers les pastèques marocaines ou sénégalaises. « Le Maroc nous envahit de fruits et légumes. Ici, il y a beaucoup de dépenses, beaucoup de sacrifices, beaucoup de temps et beaucoup de dévouement « , déplore-t-il.

De plus, « les grandes chaînes achètent ce produit beaucoup moins cher en dehors de l’Espagne mais le revendent ensuite comme s’il venait d’ici « , explique un collègue de Manuel.

Lire aussi : L’étrange exode des producteurs de pastèques vers la Mauritanie

Le weekend dernier, Manuel a donné 80 000 kilos de pastèques. Certains ont toutefois souhaité le payer, un argent qui pourra servir à nettoyer les serres. « Ils m’ont donné 10 ou 15 euros. Mais quelqu’un m’a même payé 100 euros pour remplir un camion « , ajoute l’agriculteur.

Pour rappel, la culture de la pastèque et du melon a été interdite ces derniers mois dans plusieurs régions du Maroc, en raison de la sécheresse. Cette interdiction a été prise par les autorités locales pour protéger les ressources en eau et éviter la surexploitation des nappes phréatiques.

Malgré cela, le Maroc reste un exportateur privilégié de fruits et légumes à l’international. Un récent rapport publié par Hortoinfo sur la base des données de Comtrade relevait par exemple que l’Allemagne avait augmenté ses achats de tomates au Maroc de 73,16% au cours des cinq dernières années, alors qu’elle les avait diminués en Espagne de -19,09% et de -26,31% aux Pays-Bas.

 

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