Vidéo. Migrants à Melilla: l’Espagne accuse le Maroc de passivité

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Un groupe de 2.500 migrants puis un autre de 1.200 ont tenté de franchir la frontière entre le Maroc et la petite enclave de Melilla ces dernières 72H. La situation est jugée «préoccupante» par Madrid.

Un premier assaut a été donné par un groupe de 2.500 migrants, pour la plupart originaires d’Afrique subsaharienne le mercredi 2 mars vers 9H30. Le lendemain à 7h25, un autre groupe de 1.200 personnes a emprunté la même route. Selon les autorités locales, quelque 800 personnes ont ainsi pu entrer dans l’enclave en l’espace de 48H.

La deuxième journée a été marquée par des violences, indiquent les mêmes sources. Vingt cinq agents de la Garde civile et deux membres de la police nationale ont été blessés au cours de l’opération, affirme la même source, notant que des agents marocains ont également été blessés.

Repoussées violemment par les autorités, plusieurs migrants ont aussi été blessés lors de cet assaut. Les quelques 491 personnes qui ont pu franchir la frontière se sont dirigés vers le Centre de séjour temporaire pour immigrés (CETI).

« Faire pression »

La Vanguardia relaie des commentaire de responsables espagnoles, sous couvert d’anonymat, affirmant que derrière cet assaut «se cache une intention claire de la part du Maroc pour faire pression sur l’Espagne». «Il est impossible pour le Maroc de ne pas détecter une marée humaine de 2.500 personnes qui se déplacent sur 15 kilomètres pendant plus d’une heure», expliquent ces sources.

Officiellement, la porte-parole du gouvernement, Isabel Rodriguez, et le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, ont jugé la situation comme «préoccupante», rapporte l’agence Europa Press.

Le président Pedro Sanchez a appelé le président de Melilla, Eduardo de Castro, pour «transmettre le soutien de l’exécutif», annonçant également l’envoi de 90 membres de la Garde civile et de la Police nationale vers l’enclave.

Lire aussi: HCP: 67,3% des migrants jugent « positives » les attitudes des Marocains envers les migrants

La ville de Melilla n’a jamais connu une telle pression, estiment les autorités locales. L’autre enclave, Sebta, est la route privilégiée par les migrants désirant se rendre en Europe. L’année dernière, un peu plus de 10.000 personnes ont pu franchir la frontière en l’espace de 48H.

L’entrée massive de migrants dans l’enclave a provoqué un véritable séisme dans les relations entre Rabat et Madrid qui accusait le royaume «d’instrumentaliser les mineurs», dans une crise survenue suite à l’accueil en catimini et sous une fausse identité du chef du Polisario, Brahim Ghali sur le sol espagnol.

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