Tunnel Maroc-Espagne: Sebta veut sa part du gâteau

Publié le
mer sebta
Le port de Sebta ©DR

La réactivation du dossier du tunnel a suscité des inquiétudes à Sebta. Des voix craignent que la mise en service de ce projet relègue au second plan le préside au niveau économique et commercial.

L’ambitieux projet de connexion entre le Maroc et l’Espagne via un tunnel au niveau du Détroit, sorti des limbes après une longue hibernation, ne fait pas que des heureux. À peine ce dossier dépoussiéré, des sebtis ont commencé à s’activer autour de  » la dernière concession de l’Espagne au Maroc », comme le dénomme cette chronique publiée sur le site El Faro de Ceuta, signée par José Maria Campos, le président d’une fondation dénommée Interservicios.

Cet entrepreneur sebti estime, dans une longue analyse, que Sebta est la grande perdante si le projet vient à voir le jour. L’auteur saisit cette tribune pour réclamer la présence de Sebta à toutes les réunions concernant ce « sujet crucial », remis récement sur les rails.

Visite à Tindouf de l’ambassadrice américaine à Alger: quand la diplomate US désavoue le Polisario

Chose qui ne risque (presque) jamais de se produire vu que les autorités marocaines n’acceptent guère que l’administration locales des présides de Sebta et Mélilia, soient présentes à quelconque réunion bilatérale maroco-espagnole.

Mais comment cette connexion afro-européenne est-elle en mesure de porter préjudice à l’enclave?

Pour l’auteur, Sebta « pourrait connaître le même sort que ces villes en déclin en raison de déviations de routes ou d’autoroutes », argumente-t-il dans cette macabre prophétie. De la même manière, il appelle les responsables de la ville autonome à réagir voire à « intervenir efficacement dans ce projet important ».

« Il ne s’agit pas seulement des communications avec la Péninsule, des préjudices pour le port, de la baisse du tourisme et d’autres sujets, car Ceuta deviendrait une ville marginalisée par le tunnel, et il serait essentiel de trouver des alternatives », croit savoir l’auteur, un homme d’affaires sebti.

De fait, Sebta entretient, depuis la nuit des temps, cette ambition d’être l’entrée principale menant vers le Maroc. Qu’il s’agisse des échanges commerciaux ou les flux touristiques, l’enclave a bâti une grande partie de son modèle économique sur cette interconnexion avec les frontières terrestres avec le royaume.

Espagne: vers la reconduction de Pedro Sanchez après le rejet de la demande de Vox de paralyser l’investiture

Depuis la mise à mort du commerce dit atypique entre les deux régions, la ville sombre dans une morosité économique sans précédent. Pour apaiser les tensions sociales et éviter la montée en puissance de l’extrême droite, l’Exécutif espagnol a dû injecter des fonds colossaux sous forme d’aides directes et la création d’une flopée de postes dans le travail temporaire, pour avant tout, avoir la paix sociale.

Ces sorties médiatiques « alarmistes » sont devenues courantes et ce dans l’objectif de faire plier Madrid et décocher quelques faveurs.

Une chose est sûre: les autorités marocaines seront appelées à faire des concessions, sous forme de réouverture de la douane commerciale à titre d’exemple, pour faire taire les mauvaises langues à Sebta et dans la Péninsule.

La rédaction vous conseille

Les titres du matinNewsletter

Tous les jours

Recevez chaque matin, l'actualité du jour : politique, international, société...

Tunnel Maroc-Espagne: Sebta veut sa part du gâteau

S'ABONNER
Partager
S'abonner