Pegasus: « Il faut s’interroger sur les motivations de certains milieux qui cherchent à s’attaquer au Maroc » (Benmoussa)

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L’ambassadeur du Maroc en France commente l’actualité du pays polarisée autour de deux grands sujets: l’affaire Pegasus et le nouveau modèle de développement (NMD) dont il préside la commission spéciale. 

Dans un entretien donné à nos confrères du Point Afrique et publié ce jour, Chakib Benmoussa revient sur les dessous de l’affaire Pegasus qui impliquerait le Maroc, accusé d’espionner via le logiciel israélien Pegasus des célébrités du monde politique, économique et médiatique, au Maroc comme à l’étranger. Parmi la liste de plusieurs milliers de personnes, on trouve Emmanuel Macron, le président de la République française. Le Maroc a démenti ces allégations d’espionnage et d’acquisition du logiciel israélien. Il a décidé d’attaquer en diffamation devant le tribunal correctionnel de Paris Amnesty et Forbidden Stories, les deux organes ayant révélé ces informations contestées.

« Le royaume du Maroc a rejeté de manière catégorique et ferme ces allégations, fausses, dénuées de tout fondement, et qui ne sont étayées par aucune preuve. Il s’agit d’une campagne massive, dont le timing et l’ampleur ne peuvent qu’interpeller. Il faut s’interroger sur son origine, et les motivations de certains milieux qui cherchent à s’attaquer au Maroc. Les récents succès du royaume en Afrique, les nombreuses reconnaissances de la marocanité du Sahara, la mise en place d’un nouveau modèle de développement aux perspectives prometteuses sont autant d’éléments de réussite que le Maroc poursuivra sans complexe et de manière souveraine », a déclaré l’ambassadeur du Maroc en France au Point Afrique.

« Mon pays a toujours œuvré pour honorer ses engagements multilatéraux, et pour développer des relations prospères, sereines et équilibrées avec ses principaux partenaires. En Afrique comme en Europe, le Maroc est un partenaire fiable tant sur la coopération sécuritaire et la lutte contre le terrorisme, que sur les questions liées au développement. Le partenariat d’exception qui lie le Maroc et la France est basé sur une relation de confiance, une histoire commune, des liens culturels et humains denses, et sur un partenariat économique qui est appelé à se renforcer pour une meilleure compétitivité partagée entre les deux pays », a-t-il ajouté.

 

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Dans un second temps, Benmoussa a commenté les enjeux et défis du nouveau modèle de développement (NMD) pour le Maroc dont il préside la commission spéciale initiée en décembre 2019.

« Bien-être et autonomie des Marocains »

« Grâce à cette démarche participative, dans un contexte de crise sanitaire mondiale du Covid-19 dont les effets sur des secteurs vitaux sont structurels, le Maroc est en capacité aujourd’hui d’avoir un projet collectif ambitieux et réaliste pour les 15 prochaines années, dont l’objectif fondamental est le bien-être et l’autonomie des Marocains », a-t-il assuré, mentionnant « l’objectif de doublement du revenu national par habitant d’ici 2035 ».

Pour réaliser ce projet d’envergure, le président de la commission spéciale du NMD a rappelé les « axes stratégiques de développement prioritaires », à savoir « un capital humain épanoui en rehaussant la qualité de l’éducation et en définissant un parcours de soins par exemple; une économie compétitive et inclusive avec une réforme du secteur de l’énergie, de la logistique, et un renforcement de la régulation et du climat des affaires; des territoires intégrés avec des réponses adaptées aux besoins des petites villes; et enfin un lien social renforcé avec une meilleure inclusion des jeunes et des femmes. »

 

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Il a également cité les chantiers déjà lancés par le roi tels que la généralisation de la protection sociale, la réforme de la fiscalité, ou encore « une réforme profonde du portefeuille d’actifs de l’État (…) avec pour objectif de rationaliser davantage la dépense publique et de l’orienter en priorité vers des secteurs productifs et d’avenir ».

Concernant le secteur culture, le NMD propose « d’encourager les entreprises culturelles, multiplier les mesures incitatives à cet égard, garantir une indépendance aux acteurs culturels, faire du territoire l’unité de base pour les politiques culturelles, avec des lieux de vie culturels accessibles, et intégrer fortement la culture à l’éducation, dès l’enfance ».

A travers ce NMD, Chakib Benmoussa voit « une opportunité pour rattraper [les] retards de développement » du royaume, « selon un fonctionnement partenarial, qui consacre la co-construction entre les différents acteurs, permettant ainsi de faire émerger l’intelligence collective ».

Sahara, futur « hub africain »

« En interne, l’un des enjeux majeurs est de réussir une construction qui améliore le rapport du formel à l’informel, du rural à l’urbain, de l’État aux partenaires économiques et sociaux, de l’administration centrale à celle des provinces, de la dynamique des pôles économiques à celle des pôles sociaux, entre autres », explique l’ambassadeur, précisant que pour « l’informel à caractère social (petits commerçants, artisans) qui concerne plusieurs millions de Marocains, il est proposé de l’intégrer en mettant en place un système de cartes professionnelles ouvrant droit à un accès à la protection sociale, la formation professionnelle et aux marchés publics, ainsi qu’à des facilitations administratives et fiscales ». 

Enfin, Benmoussa a « réitéré l’importance de l’ouverture du Maroc sur son environnement international », perçue comme « un levier de développement et de prospérité pour le pays », notamment à l’échelle africaine.  A ce titre, « cinq paris » de partenariat et co-développement ont été identifiés: le numérique; l’enseignement supérieur et la recherche; l’énergie compétitive bas carbone; le pôle financier régional de référence et le Made in Maroc.

Et de poursuivre: « Une telle approche est de nature à favoriser une relation renouvelée avec l’Afrique; une relation gagnant-gagnant qui mobilise les complémentarités, impulse les profils de spécialisation économique et concourt à l’édification de chaînes de valeurs régionales dans des secteurs à forte valeur ajoutée. Le Maroc entend également faire du Sahara un hub africain pour le développement en accordant une attention particulière aux liens culturels avec le continent, mais aussi à sa connectivité en matière de transport et de logistique ».

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