Carrière, vie de famille, droits… la femme marocaine en chiffres

Publié le
Femmes,8 mars,Droit des femmes,moudawana,CESE,H24Info.ma,info maroc,Actu Maroc,Actualité,Actualité Maroc
La réforme du code de la famille, la Moudawana, l’implication de la femme dans la vie politique sont autant de mesures phares engagées pour améliorer le vécu des femmes au Maroc. Photo: AFP.

Pilotes, médecins, ingénieures, techniciennes, femmes de ménage ou femmes au foyer, la gente féminine est sur tous les fronts et s’impose de plus en plus dans le monde urbain et rural.

En 2020, sur les 8.438.000 ménages marocains, 16,7% sont dirigés par des femmes, selon les chiffres du haut-commissariat au plan. Une preuve que la femme marocaine assume pleinement son rôle dans l’éducation et au sein de sa famille.

Ce succès ne se limite pas seulement aux ménages. Dans l’entreprise, la proportion des entreprises dirigées par des femmes s’élèvent à 12,8%, confirment les chiffres du HCP dans une note sur la situation de la femme au Maroc. La femme dirigeante est plus présente dans le secteur des services (17,3%), suivi du commerce (13,8%).

Selon la même source, les femmes qui occupent des postes de responsabilités dans la fonction publique, représentent 23,5%. Aussi, parmi les 10.772.000 actifs occupés, 22,3% sont de sexe féminin.

Et c’est le secteur de « l’agriculture, forêt et pêche » qui embauche le plus de femmes avec une part de 43,3% de l’emploi féminin, suivi des « services » avec une part de 42,4% et celui de « l’industrie y compris l’artisanat », avec 13,8% comme part dans l’emploi féminin, estime le HCP dans sa note sur la situation de la femme vis-à-vis du marché du travail.

Par ailleurs, 35,3% des femmes actives occupées sont des ouvrières ou des manœuvres agricoles ou de la pêche, 14% des manœuvres non agricoles ou des manutentionnaires des petits métiers, 12,4% des employées, 11,3% des artisanes ou des ouvrières qualifiées des métiers artisanaux, 8,8% des cadres supérieures et des membres des professions libérales, et 7,8% des exploitantes agricoles des pêcheuses, des forestières ou des chasseuses, selon la même source.

Lire aussi: 8 mars: au Maroc, les femmes sont encore sous représentées aux postes de direction

En effet, la population féminine en âge d’activité contribue plus que celle des hommes à l’accroissement du produit intérieur brut par habitant (PIBH), avec une contribution totale de 10,6% contre 6,7% pour la population masculine, ressort-il d’un policy bref de la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) relevant du ministère de l’Économie et des finances et réalisé en partenariat avec ONU-Femmes et avec l’appui de l’Agence française de développement (AFD) et de l’Union européenne (UE).

Travail domestique: le défi de trop?

Le Haut-commissariat au plan (HCP) fait remarquer que les femmes consacrent 20,8% de leur temps journalier aux travaux domestiques et seulement 5,6% aux activités professionnelles. Les hommes consacrent, à l’inverse des femmes, plus de temps aux activités professionnelles (22,6%) qu’à celles domestiques (3%).

L’activité professionnelle de la femme ne la libère pas, cependant, de ses responsabilités familiales. Elle continue à supporter les charges des travaux domestiques en leur consacrant quotidiennement 4h18mn, soit à peine 1h 42mn de moins que la femme au foyer.

C’est ainsi qu’en cumulant à la fois le temps alloué aux activités professionnelles et domestiques, la charge de travail quotidienne de la femme active occupée atteint en moyenne 6h 21mn (5h47 mn en urbain et 7h13 mn en rural), relève le HCP, notant que le poids du temps réservé aux activités domestiques représente 79% de cette charge.

En 2020, la charge de travail domestique supportée par les femmes a augmenté en moyenne journalière de 33 minutes pendant la période de confinement en comparaison à une journée normale avant le confinement.

Droits des femmes : Encore un long chemin à parcourir

Certes la situation des femmes s’est améliorée avec de plus en plus d’indicateurs positifs. La réforme du code de la famille, la moudawana, l’implication de la femme dans la vie politique sont autant de mesures phares engagées pour améliorer le vécu des femmes au Maroc mais des points noirs persistent. Les questions liées à l’égalité d’accès à l’enseignement, la lutte contre l’analphabétisme, la violence et le mariage des mineures touchent sensiblement les femmes.

Lire aussi: Les musées gratuits pour les femmes le 8 mars

Selon les chiffres du HCP, 57% de la population féminine a subi au moins un acte de violence, tous contextes et toutes formes de violence confondues durant les douze mois précédant l’enquête du HCP en 2019, soit plus de 7,6 millions sur les 13,4 millions de Marocaines âgées entre 15 à 74 ans.

Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) a, pour sa part, révélé au cours d’une conférence autour des mariages des mineurs en 2020, que plus de 30.000 filles en moyenne sont autorisées à se marier chaque année.

Enfin, et en commémorant la journée internationale des droits de la femme, il est important de noter que le progrès du Maroc demeura incomplet sans la participation effective et efficace des femmes marocaines dans la gestion des affaires publiques aux côtés des hommes.

Par Boutaina Rafik – MAP

La rédaction vous conseille

Les titres du matinNewsletter

Tous les jours

Recevez chaque matin, l'actualité du jour : politique, international, société...

Carrière, vie de famille, droits… la femme marocaine en chiffres

S'ABONNER
Partager
S'abonner