Moudawana: une coordination de militantes harcelées saisit le parquet

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Manifestation pour la lutte contre les discriminations faites aux femmes. (Photo AFP)

La Coordination féminine pour une réforme globale et profonde du Code de la famille a saisi le ministère Public dans une lettre ouverte où elle fait part des menaces reçues par des militantes féministes en faveur de la révision des droits des femmes et de la réforme du Code de la famille.

Depuis que le débat public est lancé sur la réforme de la Moudawana, plusieurs féministes sont harcelées et menacées de mort sur les réseaux sociaux. La raison?  Leurs positions courageuse quant à la défense de la femme au sein de la société marocaine.

Dans ce sens, la Coordination féminine pour une réforme globale et profonde du Code de la famille a dévoilé un communiqué dans lequel elle pointe du doigt les attaques dirigées contre ces activistes féministes.

Pour cette coordination, qui regroupe une trentaine d’associations des droits humains, “ces menaces, qui ne sont pas dépourvues de certains discours haineux et de fatwas, incitent à la violence et visent à intimider les défenseurs des droits humains, hommes et femmes, tout en faisant taire les voix des femmes engagées dans des questions de débat public”.

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Elle estime également que les détracteurs des militantes sont en totale contradiction avec “les choix officiels du Maroc et les droits prévus dans la Constitution, pour les citoyens et les citoyennes, en harmonie avec les dispositions nationales et les accords internationaux ratifiés par le pays”.

En plus de toutes sortes d’insultes et de calomnies dégradantes pour la dignité humaine des femmes, vues quotidiennement sur diverses plateformes et réseaux sociaux, un groupe de militantes féministes a reçu, le 28 mars 2024, des messages à graves à portée terroriste, de la part de personnes qui ont menacé de les tuer”, poursuit le communiqué.

Leurs détracteurs sur les réseaux n’ont pas épargné les familles des féministes, allant jusqu’à menacer leurs enfants dans plusieurs messages. Ce qui nécessite, selon la même source, “une intervention urgente des institutions de l’État pour assurer la protection des femmes ciblées et assumer leur responsabilité dans la confrontation de ces menaces et leur traitement selon une approche sécuritaire et judiciaire, conformément aux efforts déployés par l’État, notamment par le biais du ministère public, dans le cadre de la lutte contre les phénomènes d’extrémisme, de haine et de terrorisme”.

La coalition en question met également la lumière sur la liberté d’opinion et d’expression qui se retrouvent bafouées par ce groupe d’individus. “Cela représente une atteinte fondamentale à la liberté d’opinion et d’expression et menace la paix sociale… Ces menaces visent à saper les progrès constitutionnels et législatifs réalisés en matière de droits humains au Maroc, et qu’ils remettent en question les fondements mêmes du projet sociétal démocratique du pays”.

Ainsi, face à ces « actes de terrorisme passibles de poursuites pénales« , la Coordination demande au ministère Public d’ouvrir une enquête judiciaire dans le but d’identifier les responsables et les poursuivre conformément à la loi marocaine.

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