Les ambassadeurs des pays de l'OTAN vont se réunir lundi pour discuter de la crise…
L’Iran s’estime vengé, l’Otan dénonce une grave escalade
Publié leL’Iran a appelé dimanche Israël à ne pas réagir militairement à son attaque inédite lancée dans la nuit, qu’il a présentée comme une riposte justifiée à la frappe ayant détruit son consulat à Damas.
« L’affaire peut être considérée comme close », a annoncé la mission iranienne à l’ONU dans un message posté trois heures après le début de son opération.
Mais, a-t-elle aussitôt prévenu, « si le régime israélien commettait une nouvelle erreur, la réponse de l’Iran serait considérablement plus sévère ».
Le président iranien Ebrahim Raïssi a prévenu dimanche que la réaction de son pays serait « plus forte » en cas de « comportement imprudent » d’Israël.
« La punition de l’agresseur s’est réalisée », s’est félicité Raïssi dans un communiqué, en ajoutant que « si le régime sioniste ou ses partisans » faisaient « preuve d’un comportement imprudent, ils recevraient une réponse décisive et bien plus forte ».
Le chef des forces armées iraniennes, le général Mohammad Bagheri, s’est toutefois félicité que l’attaque ait « atteint tous ses objectifs », notamment en mettant « hors service » un centre de renseignement et une base aérienne ». Il a précisé qu’aucun centre urbain ou économique n’avait été visé par les drones et missiles iraniens.
Ces deux centres ont été spécifiquement visés par les drones et missiles car ils ont servi à mener la frappe qui a détruit le 1er avril le consulat iranien en Syrie, provoquant la mort de sept Gardiens de la Révolution, dont deux généraux de la Force Qods, qui intervient hors d’Iran.
En Israël, le porte-parole de l’armée a indiqué que la base aérienne de Nevatim avait été « légèrement touchée » par des missiles balistiques iraniens.
« L’action militaire de l’Iran a été une réponse à l’agression du régime sioniste contre nos locaux diplomatiques à Damas », a justifié la mission iranienne à l’ONU. Elle a été « menée sur la base de l’article 51 de la Charte des Nations unies relatif à la légitime défense ».
Israël est depuis la révolution de 1979 l’ennemi juré de la République islamique, qui appelle à sa destruction au profit d’un Etat palestinien.
Mais, jusqu’à présent, Téhéran s’était gardé de l’attaquer frontalement, préférant soutenir les actions menées par les autres membres de « l’axe de la résistance », dont le Hezbollah libanais et les rebelles Houthis yéménites depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas palestinien le 7 octobre.
Quelques heures avant les frappes, l’Iran a saisi samedi un porte-conteneurs accusé d’être « lié » à Israël avec 25 membres d’équipage à bord dans les eaux du Golfe. « Un acte de piraterie » pour Washington.
– « Message » à Washington –
Dans la nuit, Téhéran a aussi mis en garde les Etats-Unis, les exhortant à « rester à l’écart » de son conflit avec Israël.
Le général Bagheri a précisé qu’un « message » avait été « envoyé aux Etats-Unis pour les avertir que s’ils coopéraient avec Israël pour leurs prochaines actions éventuelles, leurs bases ne seront pas sûres ».
Les Etats-Unis possèdent plusieurs bases militaires dans la région, notamment en Irak.
« La prochaine gifle sera plus violente », a prévenu la nouvelle fresque murale dévoilée sur la place Palestine à Téhéran, où quelques milliers de personnes se sont rassemblées dans la nuit en criant « Mort à Israël » et « Mort à l’Amérique ».
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L’Iran « peut intensifier ses actions s’il le souhaite car il a le choix entre diverses options, notamment le Hezbollah, des perturbations maritimes ou des frappes sur des cibles israéliennes vulnérables à l’étranger », estime Nishank Motwani, expert à l’Australian Strategic Policy Institute à Washington.
Les autorités israéliennes n’avaient pas dévoilé dimanche matin leurs intentions. Mais elles n’avaient pas exclu, avant l’attaque, de frapper sur le territoire iranien, en visant probablement des sites militaires ou nucléaires selon des experts.
Par précaution, l’aéroport Mehrabad de Téhéran consacré aux vols domestiques devait rester fermé dimanche jusqu’à 12H (07H30 GMT), selon l’agence Mehr, tandis que certaines compagnies internationales ont décidé de suspendre leurs vols ou de ne plus survoler l’espace aérien iranien.
Plusieurs pays, dont la Russie et la France, ont demandé à leurs ressortissants à « s’abstenir » de se rendre en Iran et en Israël.
L’Otan « condamne l’escalade de l’Iran » qui a mené une attaque sans précédent samedi contre Israël et « appelle à la retenue », afin que « le conflit au Moyen-Orient ne devienne pas incontrôlable », a indiqué dimanche une porte-parole de l’Alliance.
« Nous condamnons l’escalade de l’Iran au cours de la nuit, nous appelons à la retenue et suivons de près l’évolution de la situation. Il est essentiel que le conflit au Moyen-Orient ne devienne pas incontrôlable », a indiqué la porte-parole, Farah Dakhlallah, dans un communiqué.