Les premières heures du Roi après le séisme révélées par un quotidien français

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Quelles étaient la première réaction et les mesures prises par le Roi Mohammed VI immédiatement après avoir appris la survenue du séisme dans la région d’Al-Haouz ? Le quotidien français L’Opinion a pu retracer le fil des premières minutes du Souverain après la catastrophe.

Pascal Airault, journaliste de L’Opinion, est parvenu dans un article publié dans le numéro du 19 septembre à rapporter avec force détails les premières décisions entreprises par le Roi quand le standardiste du Palais l’a informé de l’occurrence d’un tremblement de terre de magnitude 7.

« Cette nuit-là, Mohammed VI est encore éveillé. Au bout du fil, son interlocuteur l’informe de la survenue d’un séisme, 10 minutes plus tôt, dont l’épicentre se trouve dans la commune d’Ighil, dans le Haut Atlas, une région que le souverain connaît bien pour y avoir randonné plus jeune », révèle L’Opinion, qui se revendique de droite depuis son lancement en mai 2013 par Nicolas Beytout, ancien président de Les Echos et ancien directeur des rédactions du Figaro.

Le Roi, rappelle-t-on, était à Paris depuis une semaine, plus d’un an après sa dernière visite. « Il vient rendre visite à sa mère, la princesse Lalla Latifa, dont il sait la santé précaire (…) ».

« Très vite, aux premiers échanges, le roi comprend l’importance du drame. Il demande alors que le 747 royal immatriculé CNMBH décolle sur le champ pour venir le récupérer à Paris. Il passe ensuite une série de coups de fil et échange avec Fouad Ali el Himma, son principal collaborateur, également dans la capitale française », raconte L’Opinion, qui diffuse en moyenne 25 000 exemplaires par jour, notant que le Roi voulait « avoir une évaluation la plus précise des dégâts (…) et donne aussi comme consigne de pointer les deux satellites du royaume sur la zone sinistrée pour avoir des images ».

Conscient que les éléments de la protection civile ne seront pas suffisants pour secourir les victimes, le Souverain « prend donc attache avec le général Mohammed Berrid inspecteur général des FAR (…), convaincu « qu’il peut compter sur ce haut gradé ».

Le Roi s’enquiert ensuite des possibilités d’atteindre l’épicentre du séisme dans la chaîne de montagne de l’Atlas (…) et demande si les hélicoptères de l’armée, spécialement les Chinook, ne vont pas atteindre leur plafond de
vol. « On le rassure rapidement », relate le journal, propriété du groupe Bey medias, dont la composition du capital est gardée secrète.

A ce propos, le forum FAR-Maroc a souligné, dans notre article sur la facette solidaire des FAR, la nécessité d’accélérer le chantier de renouvellement du parc des hélicoptères des FRA (Forces royales Air, ndlr). « Nous avons observé des helicos en action qui ont 50 ans de service. Oui, ca montre que nous avons des techniciens de très haut niveau pour maintenir en bon état opérationnel nos équipements, mais 50 ans c’est beaucoup et il faut juste qu’on accélère les chantiers qui sont déjà en cours », préconise-t-on.

Toujours selon l’Opinion, le Roi avait également, au milieu de la nuit, ordonné la mobilisation des FAR et l’installation d’un PC de crise au ministère de l’Intérieur, à Rabat, sur le même modèle que celui installé lors du tremblement de terre d’Al Hoceima en 2004. « Depuis cet événement, le Palais a travaillé à la gestion intégrée des risques ».

Evoquant le tempérament du chef de l’Etat au moment du drame, l’Opinion a appris de plusieurs sources proches du Palais que « le roi était extrêmement calme. Il s’est mis en mode action pour son pays et a réduit au minimum les interférences extérieures, ce qui explique que plusieurs dirigeants étrangers n’aient pas pu le joindre ».

« Le Roi sollicite aussi un réaménagement de son agenda pour pouvoir se rendre au plus vite auprès des victimes. Mais les sismologues craignent des répliques les jours suivants, à raison. Il ne se rendra finalement sur place que quatre jours plus tard. En attendant, il donne des instructions aux forces de l’ordre afin de pas empêcher les populations, qui le souhaitent, de dormir dehors. Beaucoup sont encore sous le choc », raconte un peu plus loin L’Opinion.

Le quotidien français apprend, en outre, que le Souverain a aussi donné « carte blanche pour que les médias nationaux et étrangers se rendent sur les lieux du drame. Tout verrouillage des lieux serait interprété comme une tentative de muselage ».

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