Le PJD réagit à la condamnation de Hamieddine dans l’affaire Ait El Jid

Publié le
Le PJD réagit à la condamnation de Hamieddine dans l'affaire Ait El Jid
© DR

Le Secrétariat général du Parti Justice et Développement (PJD) exprime son «soutien et sa solidarité absolue» avec son dirigeant Abdelali Hamieddine, à la suite de sa condamnation, mardi, en première instance à trois ans de prison ferme dans l’«affaire Ait El Jid», dénonçant «un procès aux dessous politiques».

Le PJD vient de réagir à la condamnation de son  dirigeant Abdelali Hamieddine à 3 ans de prison ferme par la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Fès.

Après avoir interdit à ses membres de commenter la sentence prononcée à l’encontre de l’ancien conseiller à la 2e chambre, le leader du PJD Abdalilah Benkirane a convoqué mercredi une réunion extraordinaire de son Secrétariat général pour examiner le dossier avant de se fendre d’un communiqué.

Tout en affirmant «son plein respect de l’indépendance de la justice et des jugements rendus par celle-ci», le parti islamiste regrette «que ce dossier ait été rouvert après trente ans sur la base d’une plainte malveillante avec des arrière-plans politiques affichés».

«Il s’agit d’un dossier faisant l’objet d’une décision finale qui a requis la force de la chose jugée», indique le SG dans un communiqué rendu public ce mercredi soir.

«Rectification en appel»

Le PJD qui remet en avant le principe de «l’autorité de la chose jugée (res iudicata)» étant donné que Hamieddine avait été condamné en 1993 à deux ans de prison qu’il avait purgés, espère «que le jugement prononcé (en première instance, ndlr) sera rectifié et corrigé en appel d’une manière qui rende justice au frère Abdelali Hamieddine».

Les frères aspirent à un «jugement qui confirme l’illégalité de sa poursuivre de nouveau et de ce fait son acquittement». Et ce, étant donné, affirment ils, que les faits ont été requalifiés une fois de plus pour correspondre aux accusations qui ont été sujettes d’un jugement en 1994 ».

Le PJD considère dans cette veine que «nul ne peut être jugé deux fois pour les mêmes faits. Car, affirme le parti, cela porte préjudice à un principe constitutionnel, à la sécurité judiciaire et à la stabilité des décisions judiciaires».

Le Secrétariat général affirme qu’il «suit avec responsabilité et confiance la phase d’appel et qu’il va continuer à soutenir le frère Abdelali Hamieddine».

Lire aussi: Affaire Aït El Jid: le pjdiste Abdelali Hamieddine écope de 3 ans de prison ferme

Mardi, la Cour a reconnu Hamieddine coupable de «coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner», le condamnant à trois ans de prison assortie d’un dédommagement de 20.000 dirhams à verser la famille de l’étudiant de l’extrême gauche Benaïssa Aït El Jid décédé en 1993 dans des violences qui avaient éclaté entre les fractions estudiantines (les «frères» d’un côté et les «camarades» de l’autre) près de l’Université Sidi Mohammed Benabdellah de Fès, dite Dhar Mehraz.

«Nous ne livrerons pas notre frère»

L’annonce de la poursuite de nouveau de Hamieddine pour participation à un homicide volontaire avait provoqué la colère des islamistes en 2018.

L’ancien Chef du gouvernement, Abdalilah Benkirane, avait considéré qu’il s’agit d’un «procès politique» prononçant sa fameuse phrase «nous n’allons pas vous livrer notre frère».

Principal accusé dans cette affaire, Hamieddine a toujours nié en bloc les chefs d’accusation qui ont été retenus contre lui, notamment, participation à un homicide volontaire. Son parti l’a défendu bec et angles depuis le début de ce procès.

Dix ans après sa première condamnation à deux ans de prison ferme, le membre du SG du parti de la Lampe avait obtenu réparation en 2004 de la part de l’Instance équité et réconciliation (IER), pour «torture subie lors de son arrestation».

Il n’a de cesse plaider son innocence en mettant en avant le principe de l’autorité de la chose jugée (res iudicata). Dit autrement, «la conséquence juridique d’un jugement entré en force n’est plus susceptible de voie de recours (Non bis in idem)». L’autorité de la chose jugée lie, normalement, les parties et tous les tribunaux et les empêche de trancher à nouveau sur le même objet du litige.

Or, la Chambre criminelle près la Cour d’appel de Fès en avait décidé autrement après l’apparition en 2019 d’un nouveau témoin qui s’appelle El Khammar Haddioui. C’est de la sorte que le dossier a été rouvert, 25 ans après les faits.

«Le témoin n’a jamais cité Hamieddine dans 12 témoignages précédents dans le cadre de la même affaire», avait affirmé l’ancien président du groupe du PJD à la Chambre des conseillers, Nabil Chikhi, dans une déclaration à H24info.

«Comment se fait-il qu’il vienne de se rappeler que Hamieddine était impliqué dans ce meurtre ?», s’est-il indigné en affirmant qu’il a «la pleine confiance que la justice saura rétablir l’ordre dans cette affaire».

Dans le cadre de la même affaire, la Cour d’appel de Fès avait condamné en septembre 2019 quatre membres du PJD.

La rédaction vous conseille

Les titres du matinNewsletter

Tous les jours

Recevez chaque matin, l'actualité du jour : politique, international, société...

Le PJD réagit à la condamnation de Hamieddine dans l’affaire Ait El Jid

S'ABONNER
Partager
S'abonner