Le maréchal libyen Haftar reçu en Egypte par Sissi
Publié leLe maréchal Khalifa Haftar, l’homme fort de l’Est libyen, a reçu jeudi le soutien du président égyptien Abdel Fattah al-Sissi lors de sa deuxième visite au Caire en moins d’un mois, a annoncé la présidence égyptienne.
En proie à l’instabilité depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011, la Libye a de nouveau basculé dans les violences quand le maréchal Haftar a lancé le 4 avril avec son autoproclamée Armée nationale libyenne (ANL) une offensive sur Tripoli, siège du Gouvernement d’union nationale (GNA), reconnu par la communauté internationale. Il a justifié son opération par la volonté de «purger» Tripoli et ses alentours «des terroristes et des mercenaires» qui composent, selon lui, les différents groupes armés de cette région. La visite du maréchal Haftar intervient après une tournée en Europe de son rival Fayez al-Sarraj, premier ministre du GNA.
«Le président (Sissi) a affirmé le soutien de l’Egypte aux efforts (de Haftar) dans la lutte contre le terrorisme et les groupes et milices extrémistes afin de parvenir à la sécurité et la stabilité en Libye», a déclaré le porte-parole de la présidence égyptienne Bassam Radi, selon un communiqué. Le chef de l’Etat égyptien a souligné «le rôle de l’armée libyenne dans (…) la création d’un climat propice aux solutions politiques», a-t-il ajouté, en référence à l’ANL.
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De son côté, le maréchal Haftar, dont la dernière visite au Caire remonte au 14 avril, a dénoncé «l’ingérence étrangère dans les affaires intérieures libyennes», selon le communiqué. Selon les experts, l’Egypte, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis soutiennent le maréchal Haftar, tandis que Fayez al-Sarraj est appuyé par le Qatar, la Turquie et l’Italie. A Rome, à Berlin puis à Paris, al-Sarraj a cherché cette semaine le soutien des Européens contre «l’agression» de l’ANL. Selon l’ONU, les affrontements et les bombardements ont fait au moins 432 morts et plus de 55.000 déplacés depuis le 4 avril en Libye, pays riche en pétrole.