L’armée israélienne perd 24 soldats en une journée, le plus lourd bilan depuis son entrée à Gaza

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L'armée israélienne perd 24 soldats en une journée, le plus lourd bilan depuis son entrée à Gaza
Les troupes israéliennes portent le cercueil de leur camarade Hadar Kapeluk lors de ses funérailles au cimetière du Mont Herzl à Jérusalem occupée, le 23 janvier 2024, un jour après qu'il a été tué au combat dans la bande de Gaza au milieu des combats en cours entre Israël et le groupe militant palestinien Hamas. © Menahem KAHANA / AFP

Israël a annoncé mardi avoir perdu 24 soldats à Gaza la veille, sa plus lourde perte militaire en une journée depuis le début de son offensive terrestre dans le territoire palestinien, alors que les pressions s’accentuent sur son gouvernement israélien pour un rêve dans la guerre contre le Hamas.

Selon le porte-parole de l’armée israélienne Daniel Hagari, 24 militaires dont 21 « réservistes » sont morts lundi, la perte quotidienne la plus lourde depuis le 27 octobre. Les réservistes ont tous été tués par l’explosion d' »un RPG » (roquette tirée à l’épaule) ayant visé un tank et un bâtiment miné par l’armée en vue de sa démolition, dans le sud de la bande de Gaza , at-il expliqué.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé l’ouverture d’une enquête sur ce qu’il a qualifié de « désastre ».

La barre symbolique des 200 militaires israéliens tués depuis le début de l’offensive terrestre à Gaza avait été franchie lundi.

Khan Younès « encerclé »

La guerre a été déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre sur le sol israélien, qui a entraîné la mort de plus de 1.140 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l’AFP à partir de données officielles israéliennes.

Quelque 250 personnes ont été enlevées et emmenées à Gaza, dont une centaine libérées fin novembre lors d’une trêve en échange de prisonniers palestiniens. Selon le même décompte, 132 otages sont toujours dans le territoire, dont 28 seraient morts.

Israël a juré « d’anéantir » le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, et a lancé une vaste opération militaire qui a tué 25.490 Palestiniens — en grande majorité des femmes, des enfants et des adolescents — selon le ministère de la Santé du Hamas.

Sur le terrain, les forces israéliennes ont annoncé mardi avoir « encerclé » Khan Younès, principale ville du sud du territoire, où se cachent selon Israël les dirigeants locaux du Hamas. La ville est celle où est né Yahya Sinouar, le chef à Gaza du Hamas, architecte de l’attaque du 7 octobre.

Des témoins ont fait état de tirs d’artillerie israéliens près de l’hôpital Nasser et le Croissant-Rouge palestinien a accusé l’armée israélienne d’avoir visé son QG dans cette ville, et blessé des personnes réfugiées dans l’enceinte de l ‘hôpital.

Selon l’opérateur palestinien de télécommunications Paltel, le territoire assiégé et en grande partie dévasté fait également face à une nouvelle coupure d’internet et du téléphone depuis lundi.

Au moins 1,7 des 2,4 millions d’habitants ont dû fuir leur foyer, beaucoup se massant dans le sud.

Appels pour un rêve

Face à la situation humanitaire et sanitaire catastrophique à Gaza, selon l’ONU, les appels pour une nouvelle trêve et la préparation de l’après-guerre se multiplient.

En Israël, « les gens vont demander des réponses claires sur les raisons et le but de cette opération à Gaza », a expliqué à l’AFP Israela Oron, experte en sécurité à l’Université Ben-Gourion.

Selon le site américain Axios, Israël a proposé au Hamas, via la médiation de l’Egypte et du Qatar, une pause de deux mois dans les combats et les raids à Gaza en échange de la libération de tous les otages et de la restitution des corps de ceux décédés.

Dans le cadre de ce plan, Israël et le Hamas devraient s’entendre à l’avance sur le nombre de prisonniers palestiniens libérés en échange de chaque otage, poursuit Axios.

Au cours d’une rencontre lundi avec des proches d’otages, Benjamin Netanyahu a évoqué une « initiative » israélienne, mais affirmé ne pas être en mesure de la « détailler », selon la presse locale.

Le gouvernement israélien refuse en revanche d’envisager à plus long terme la « solution à deux Etats », un Etat palestinien indépendant aux côtés d’Israël, irritant la communauté internationale.

« Quelles sont les autres solutions auxquelles ils pensent ? », s’est exprimé lundi à Bruxelles le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell. Il s’exprimait après des rencontres séparées entre les ministres européens des Affaires étrangères et leurs homologues israéliens Israël Katz et palestinien Riyad al-Maliki.

Les Israéliens «sont en train de semer les graines de la haine pour des générations à venir», at-il mis en garde.

« Affaiblir » les Houthis

Le conflit exacerbe également les tensions entre Israël et les alliés pro-Iran du Hamas, comme le Hezbollah libanais et les Houthis yéménites.

En soutien à Gaza, ces dernières multiplient les attaques contre des navires de commerce en mer Rouge et dans le golfe d’Aden, perturbant le trafic international.

Dans la nuit de lundi à mardi, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont bombardé à nouveau des sites Houthis au Yémen pour « affaiblir » l’arsenal militaire de ces rebelles et favoriser la reprise du trafic maritime en mer Rouge.

« Ces attaques ne resteront pas sans réponse et impunies », a réagi le porte-parole militaire des Houthis, Yahya Saree.

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