Kherrati: «Évitez l’huile d’olive non étiquetée en période de sécheresse»

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Au Maroc, on consomme entre 3 et 4 litres d’huile d’olive par personne et par an. DR.

Atteignant dans certaines régions du royaume une hausse frôlant les 150%, le prix de l’huile d’olive au Maroc augmente à un rythme immodéré. Multifactorielle par essence, la cause de cette augmentation est inhérente à plusieurs conditions, en particulier climatiques. Éclairage avec Bouazza Kherrati, président de la FMDC.

Joint par H24info pour en savoir davantage sur les raisons de cette hausse faramineuse, le président de la Fédération marocaine des droits du consommateur (FMDC), qui assure suivre de plus près cette question, explique que « la sécheresse au Maroc a fait que la production était faible cette année, d’autant plus que chaque région a ses spécificités« .

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Kherrati met également l’accent sur l’absence d’une organisation représentative de l’ensemble des professionnels de l’huile d’olive. « Seuls les exportateurs ont des organisations pour faire face aux aléas du marché international« , fait-il remarquer.

« A l’échelle nationale, les prix sont libres. C’est la règle de l’offre et la demande qui s’applique. Et comme l’offre est faible et la demande est en hausse, notamment par les publicités sur les effets positifs de l’huile d’olive, c’est tout à fait normal que les prix vont flamber« , souligne le vétérinaire et ex-enseignant à l’Institut Agronomique et Vétérinaire (IAV).

Même son de cloche chez Ahmed Rahhou, président du conseil de la concurrence. D’après les informations rapportées ce jeudi par nos confrères d’Al3omk, Rahhou a expliqué que cette augmentation des prix de l’huile d’olive était le résultat de la diminution de la production au niveau national et mondial.

Sécheresse et Bouhayouf

« Nous dépendons de la pluie. Quand il pleut tout marche« , relève-t-il, rappelant que « c‘est la sixième année que la pluie est à son plus bas niveau« .

« Les gens oublient parfois que le Maroc est dans une zone où il y a des cycles de sécheresse et des cycles de famine. Tous les 80 ans, le Maroc connaît ce qu’on appelait Bouhayouf. Il a eu lieu en 1943 et en 1886. Et puis, des phases de sécheresse, tous les 25 ans ou 30 ans« , explique Kherrati.

Pas une goutte de pluie à perdre !

« Grâce à la politique de construction des barrages du roi Hassan II, l’impact de la sécheresse a toujours été faible. En tant que FMDC, on a toujours dit que la sécheresse au Maroc était structurelle et qu’il fallait prendre les dispositions nécessaires. Il ne faut pas perdre une goutte de pluie. Quand il commence à pleuvoir, on oublie tout et on observe l’eau en train de se perdre devant nos yeux dans les égouts ou dans la mer », regrette-t-il.

Kherrati, qui a fait de la protection du consommateur huile d’olive son cheval de bataille, note que l’huile d’olive dépend à 95% des aléas climatiques.

« Si l’année dernière il y avait une diminution sensible voire catastrophique en matière de pluie, le marché n’a pas été bien fourni« , constate-t-il.

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« Et quand un produit augmente de prix, il y a toujours des gens qui en profitent et sont répartis en deux catégories. Ceux qui achètent en gros et font du stockage clandestin et ceux qui en profitent pour falsifier et vendre une huile frelatée. Le consommateur est obligé de ne pas acheter les huiles non emballées et qui ne portent pas la certification de l’ONSSA, s’ils veulent préserver leur santé« , préconise-t-il.

 

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