Intoxications alimentaires à Marrakech: un sixième décès, la ville sous le choc

Le bilan des victimes d’intoxication alimentaire dans un snack du quartier populaire de M’hamid, à Marrakech, s’élève désormais à six morts.

La panique gagne jour après jour les familles et les proches des 26 personnes, dont deux agents de sécurité, qui ont été victimes d’intoxication alimentaire après avoir mangé des sandwichs dans un snack du quartier populaire M’hamid de la ville ocre.

Les décès s’enchaînent depuis le week-end dernier, écorchant en même temps l’image de cette destination touristique phare. Dernier en date: une sixième victime, une fillette, est décédée hier mardi après son hospitalisation.

Tout a commencé fin avril dernier lorsque trois personnes sont décédées suite à une intoxication alimentaire dans un snack. À la suite de ce drame, les services sécuritaires du 20e arrondissement de police de Marrakech ont procédé à l’arrestation du propriétaire du snack ainsi que ses employés.

Ces services, accompagnés d’une commission de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA), ont également saisi une grande quantité de viande avariée destinée à la préparation des sandwichs et des produits alimentaires périmés.

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Après avoir été déféré devant le procureur et placé en détention provisoire, le propriétaire du snack incriminé devait comparaître ce mercredi 8 mai devant la justice pour « participation à des homicides involontaires » et « dissimulation de preuves sur les lieux d’un crime ».

Les habitants du quartier M’hamid racontent que ce n’est pas la première fois que le snack concerné se retrouve impliqué dans des cas d’intoxication alimentaire, pointant du doigt l’ascension fulgurante du propriétaire, Hassan B.

Selon une source bien informée, l’homme «est passé du jour au lendemain d’un snack ambulant à un grand snack qui propose toute sorte de repas et sandwichs. Ça va des plats traditionnels aux sandwichs de viandes et de poulet ».

Dans un communiqué publié dans la soirée du lundi 29 avril, à la suite du décès des trois premières victimes, la section Marrakech-Menara de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), a appelé toutes les institutions concernées par la santé et la sécurité des citoyens à assumer leur responsabilité dans le contrôle de la qualité et de la sécurité des produits alimentaires présentés sur les marchés.

Déplorant « l’indifférence » des autorités qui « ferment les yeux et laissent des commerces travailler sans licences » et « sans respecter les normes d’hygiène », la section a fustigé «la saisonnalité des campagnes de contrôle de la qualité des produits vendus aux citoyens par les services de la sécurité sanitaire».

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Tout en s’étonnant de l’existence de fast-foods qui « vendent par exemple de la viande rouge et de la viande hachée à des prix inférieurs de 40 à 50% à ceux proposés sur le marché», l’AMDH a conclut que cette situation « soulève plusieurs points d’interrogation sur leur qualité ».

Dans ce sillage, en parallèle avec l’ouverture d’une enquête, les autorités de la ville ont multiplié les contrôles et les inspections dans les snacks de M’hamid et bien d’autres établissements alimentaires. Après plusieurs saisies de produits non conformes aux normes sanitaires, plusieurs établissements ont été fermés pour non-respect des réglementations.