«Ils ne vous respectent pas», le leitmotiv de Regragui pour motiver ses joueurs contre l’Espagne

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Walid Regragui
Walid Regragui ©DR

«Ils (les Espagnols) ne vous respectent pas», «Seul le Brésil pouvait nous battre», «On sera en finale», «La marche était un peu trop haute pour nous (Face à la France)»… Le sélectionneur de l’équipe nationale Walid Regragui s’est replongé dans ses souvenirs, près d’un mois après l’exploit historique des Lions de l’Atlas en Coupe du monde Qatar-2022.

Faisant du Maroc la première équipe africaine à se hisser en demi-finales d’une Coupe du monde, Regragui, qui a écrit l’histoire du royaume et de la Coupe du monde, est revenu sur l’exploit inédit de l’équipe nationale au Mondial qatari, dans un entretien accordé à L’Equipe, près d’un mois après la demi-finale historique perdue face à la France.

Un exploit auquel le technicien, nommé en août en remplacement de Vahid Halihodzic, et son staff, croyaient avant le premier match contre la Croatie au point de visiter le stade de la finale, de le filmer et de montrer les images aux joueurs.

«Quand nous sommes allés en reconnaissance au Qatar voir les deux stades où on devait jouer, j’ai demandé à la dame chargée de nous accompagner de voir celui de la finale. Je lui ai dit: «Car on sera en finale», a-t-il raconté.

«Elle a rigolé et m’a répondu que la France, l’Angleterre, l’Allemagne, je crois, étaient venues. On a prié avec mon adjoint dans ce stade et on l’a filmé. Pour le montrer aux joueurs. Et on n’était pas si loin!», a-t-il poursuivi.

«Ils ne vous respectent pas»

Citant le match Maroc-Espagne en 8es comme le plus difficile pour les Lions de l’Atlas dans cette compétition, Regragui a jugé que la Roja avait tout ce qu’il faut pour décrocher le graal.

«C’est la meilleure équipe qu’on a jouée, réaffirme-t-il. Si on ne les sort pas, ils peuvent aller au bout. Il leur manquait l’attaquant, peut-être, mais ils ont des certitudes dans le jeu que les autres nations n’ont pas».

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Ceci dit, le coach a trouvé la meilleure manière pour motiver ses joueurs. C’était du pain bénit étant donné que la presse avait expliqué qu’ils avaient perdu en poules contre le Japon (1-2) pour affronter le Maroc en 8es. «Ils ne vous respectent pas» a été le leitmotiv, en gros (rire).

«En plus, plein de gars chez nous jouent en Espagne. On savait qu’on souffrirait, qu’on ne pouvait que passer par un trou de souris. D’ailleurs, les (Azzedine) Ounahi, Amrabat, (Youssef) En-Nesyri ont battu tous leurs records de courses», a-t-il rappelé non sans fierté.

« Seul le Brésil pouvait nous battre »

«Je leur disais que seul le Brésil pouvait nous battre, pour les titiller un peu, ajoute-t-il. Et quand le Brésil est éliminé (en quart face à la Croatie, ndlr), je les préviens: «L’équipe qui pouvait nous battre est sortie, vous êtes tranquilles» (Rire), se remémore l’ancien entraîneur du Wydad de Casablanca, expliquant: «Car, en fait, on venait pour gagner et les gars se sont pris au jeu».

«C’est pour ça aussi que quand on perd contre la France, les visages sont si tristes. C’est un peu le Séville du Maroc (en référence à la première demi-finale de Coupe du monde 1982 de la France perdue contre la RFA), cette première en demies, c’est gravé à jamais», a-t-il poursuivi.

Bien qu’il ait réussi à mettre en difficulté l’équipe de Didier Deschamps, Regragui semble garder «un amer souvenir» de cette rencontre.

«La marche était un peu trop haute pour nous»

«À la mi-temps, j’ai dit à mes joueurs que c’était la moins bonne équipe depuis le début des matches à élimination directe», a confié Regragui avant de préciser: «Attention, je parle sur ce match, bien sûr, pas de la France en général, qui est une grande équipe! C’est pour ça qu’il y avait ce regret à la fin, mais je ne suis pas naïf».

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Malgré les différents aléas de ce match, notamment, les pépins physiques en défense surtout le forfait de Aguerd déclaré sur la liste avant le match et la sortie de Saïss après 20 minutes, mais aussi le but rapide de Théo Hernandez encaissé au tout début de la première mi-temps (c’était une première pour l’EN ndlr), Walid Regragui a regretté un léger manque d’efficacité face à l’équipe de France.

La plus belle victoire

À l’expérience, la France a fait la différence. «Le très très haut niveau, tu penses toujours que tu n’es pas loin mais, en fait, tu es loin», a estimé le coach. «La marche était un peu trop haute pour nous. Ensuite, la troisième place contre la Croatie (1-2), avec un jour de récupération de moins, des joueurs en moins, c’était compliqué», a-t-il regretté.

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Pour l’ancien international marocain le plus important était l’ambiance chez les Marocains.

«La plus belle victoire, c’est aussi la vie du groupe. (…) Là, on était comme des frères. On est partis les derniers, le mardi, et il n’y a pas eu une embrouille en cinq semaines. C’était magnifique. Comme le soutien de nos supporters ou de ceux de tout notre continent», a-t-il dit.

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