Le sélectionneur national Walid Regragui est devenu le premier sélectionneur arabe à mener son équipe…
Mondial: Walid Regragui n’en rajoute pas
Publié leDirect, souriant et en pleine réussite, le sélectionneur Walid Regragui a transformé en quelques mois l’équipe du Maroc, qui essaie mardi (16h00) contre l’Espagne de décrocher un premier quart de finale de Coupe du monde.
« Moi, c’est les joueurs », lance-t-il, repoussant modestement les questions laudatives sur ses qualités lors d’une de ses conférences de presse où il fait apprécier son franc-parler et sa disponibilité, plus emballantes que le ronron habituel et la langue de bois en vogue dans le centre de presse climatisé de Doha.
« Sur les entraîneurs, on en fait toujours plus que ce qu’il faut. J’ai toujours dit que ce sont les joueurs qui font les entraîneurs. Il y a des escrocs dans le foot, des coaches qui veulent faire croire que ce sont des magiciens », développe Regragui.
« Moi j’apporte ce que je sais faire, et eux (les joueurs) me donnent raison ou tort. Combien de fois j’ai fait des changements pas bons, alors que moi je croyais qu’ils étaient bons », rembobine-t-il.
« Et puis si ça n’avait pas marché, la moitié des Marocains m’auraient +tué+, sourit-il, parce que j’ai sorti (Sofiane) Boufal », remplacé pour le dernier quart d’heure contre la Belgique par Zakaria Aboukhlal, auteur du dernier but (2-0).
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Propulsé à la tête de l’équipe à la place de l’expérimenté Vahid Halilhodzic moins de trois mois avant le début du Mondial, Regragui (47 ans) a tout de suite pris la mesure du poste.
Il connaissait la maison. Avec 45 sélections et une finale de Coupe d’Afrique, perdue en 2004 contre la Tunisie (2-1). Il s’était également déjà assis sur ce banc, adjoint (2012-2013) du sélectionneur Rachid Taoussi, pour une CAN ratée, une élimination au premier tour avec trois nuls (2013).
Puis Regragui a poursuivi son apprentissage du métier. Il a été couronné champion partout où il est passé, au FUS Rabat (2016), où il a lancé Nayef Aguerd, aujourd’hui un de ses piliers, au Duhail SC au Qatar (2020), sur les installations duquel s’entraînent les Marocains pour le Mondial, et au WAC Casablanca (2022).
Avec le Wydad, il a surtout remporté la Ligue des champions d’Afrique la même année.
Il n’a pas beaucoup changé l’équipe bâtie par « Coach Vahid », et a toujours un mot pour saluer le travail de son prédécesseur, écarté fin août surtout car il ne voulait pas reprendre Hakim Zyech.
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« Dans ce métier, on n’invente rien, on reproduit ce que les autres font en essayant d’apporter sa touche personnelle », expliquait Regragui dans So Foot en 2016.
« Je suis allé voir Rudi Garcia quand il exerçait à la Roma, pour observer comment il travaille. Je me suis inspiré de Rolland Courbis pour mes causeries, du temps passé avec Alain Giresse, Robert Nouzaret, Dominique Bijotat… » poursuit-il.
« Walid mérite ce qui lui arrive », estime pour l’AFP Rudi Garcia, qui le connaît depuis ses 19 ans, quand il l’entraînait à Corbeil-Essonnes.
« En allant observer la 3e équipe junior, je vois un attaquant rapide, élégant, technique, je demande: +Mais qu’est-ce qu’il fait dans la troisième équipe?+ Je le prends avec moi avec la Une en DH (Division d’honneur), il devient titulaire et on monte en CFA2 », poursuit l’actuel coach d’Al-Nassr, en Arabie Saoudite.
Ensuite Regragui est allé au Racing Paris, le club de son coeur.
« C’est un garçon intelligent », poursuit Garcia, consultant pour TF1 au Mondial, « je pense qu’il a un sens inné de la psychologie, il sait gérer les individus et le collectif ».
« Et je pense qu’il parle vrai, il dit les choses, y compris individuellement à ses joueurs. C’est inné », conclut Garcia.
Il a su relancer l’étoile des Lions, Hakim Zyech, qui joue très peu à Chelsea et dont le conflit avec Coach Vahid a entraîné le limogeage du Bosnien.
Achraf Hakimi souligne « l’incroyable travail qu’il a accompli en peu de temps ».
Regragui « a mis en place une nouvelle tactique et un nouveau groupe qui fonctionne. Nous nous sommes bien adaptés aux adversaires, qui ont du mal à nous marquer des buts », explique Aboukhlal.
Que des compliments… « J’ai beaucoup de bons joueurs, répond Regragui. On verra s’ils me permettent d’être encore bon coach demain inchallah!. »