Gestion de l’espace aérien du Sahara: les pourparlers sur la bonne voie

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Le Roi Mohammed VI reçoit Pedro Sanchez
©La Moncloa

Le gouvernement espagnol a confirmé la tenue de deux réunions de travail avec les autorités marocaines autour de la question de l’espace aérien, dont une consacrée exclusivement au dossier du transfert de la gestion de l’espace aérien du Sahara.

C’est avec beaucoup de prudence et de tact que le gouvernement de Pedro Sanchez aborde le dossier sensible du transfert de la gestion de l’espace aérien du Sahara. Dans une réponse à une question écrite adressée par la députée Cristina Valido, représentante du parti insulaire Coalition canarienne (centre droit), l’Exécutif espagnol a reconnu avoir maintenu deux réunions de travail, avec son homologue marocain, autour de la question de l’espace aérien dans les provinces du sud, contrôlé par l’aviation espagnole à partir de l’archipel canarien.

Car, rappelons-le, c’est à partir du «FIR» (flight information region) établi aux Iles Canaries que les contrôleurs aériens espagnols administrent l’espace aérien des provinces du sud, placé dans leur giron.

Au regard du droit international et selon les normes établies par l’Organisation de l’aviation civile internationale des Nations unies (OACI), c’est l’Espagne, ancienne puissance coloniale qui administre cet espace. Il s’agit d’une décision antérieure à la récupération du Maroc de son Sahara. Et l’Espagne le contrôle de facto, en raison de son statut d’État administrateur du territoire.

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C’est de la sorte que l’équipe de Pedro Sanchez a indiqué qu’un groupe de travail sur la coopération aérienne a été créé, et s’est réuni à deux reprises et ce dans le but d' »améliorer la coopération entre les deux parties« . Une réponse certes évasive mais qui démontre que les pourparlers sont sur la bonne voie.

Le gouvernement a également affirmé que « le travail du groupe s’est concentré sur la coopération technique, l’information et la communication dans les espaces aériens, ainsi que sur la sécurité et la gestion de ces derniers« . Il a également été souligné que lors des récentes visites au Maroc en décembre, auxquelles ont assisté à la fois le président du gouvernement et le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares, « ce programme de travail a été réitéré ».

À y voir de plus près, ce n’est pas la première fois que Madrid révèle l’existence d’une feuille de route bien tracée autour de ce dossier qui inquiète les milieux espagnols proches de la cause des séparatistes.

En juillet dernier, le Palais de la Moncloa a reconnu avoir entamé des pourparlers avec Rabat pour effectuer cette passation au profit des autorités marocaines. De même, en mars de l’année dernière, le voisin du nord avait déjà évoqué ces négociations, bien que de manière succincte, pour ne pas dire timide.

Concrètement, et dans une réponse au Congrès des Députés, fournie en mars dernier, l’Exécutif a affirmé que « les discussions avec le Maroc dans ce domaine» avaient «commencé». Il était question de coordonner entre les deux parties dans le but d’assurer une transition en douceur et une plus grande sécurité dans les connexions ainsi qu’une meilleure coopération technique.

Des euphémismes à foison qui cachent l’embarras de l’Exécutif de Pedro Sanchez et sa volonté de retarder la révélation au grand jour des contours de cette entreprise à laquelle les autorités marocaines accordent un grand intérêt.

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