Gaza: deux otages libérés dans une opération israélienne à Rafah

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Des volutes de fumée se dégagent lors d'un bombardement israélien sur Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 12 février 2024. © Said Khatib, AFP

Israël a annoncé tôt lundi avoir libéré deux otages détenus à Rafah, ultime cible affichée de son offensive dans la bande de Gaza, dans le cadre d’une vaste opération nocturne ayant fait une centaine de morts, selon le Hamas au pouvoir dans ce territoire palestinien.

Fernando Simon Marman, 60 ans, et Louis Har, 70 ans, ont été libérés lors d’une opération nocturne à Rafah menée conjointement par l’armée, le Shin Beth (Sécurité intérieure) et la police israélienne, ont indiqué ces services, précisant que le Premier ministre Benjamin Netanyahu et d’autres responsables avaient suivi le déroulé de cette opération depuis la salle de contrôle.

Les forces israéliennes ont fait irruption « avec des explosifs » dans un bâtiment de Rafah où étaient détenus ces otages, a indiqué l’armée.

« Une fusillade a eu lieu et il y a eu des tirs depuis des bâtiments voisins. L’armée de l’air a mené des frappes. De nombreux terroristes ont été tués ainsi qu’un de nos soldats », a déclaré le porte-parole de l’armée, Daniel Hagari.

Le ministère de la Santé du Hamas a fait état de son côté « d’environ 100 morts » dans une « attaque« , incluant des frappes contre de nombreux bâtiments, à Rafah, une ville à la pointe sud de Gaza, où s’entassent 1,4 million de Palestiniens, selon l’ONU, dont la grande majorité y ont trouvé refuge ces derniers mois pour tenter d’échapper aux combats et aux bombardements dans le reste du territoire.

Les deux otages, ayant la nationalité israélienne et argentine et enlevés au kibboutz Nir Yitzhak, ont ensuite été héliportés à l’hôpital Sheba, situé à Ramat Gan, près de Tel-Aviv, où ils « sont dans un état stable », a assuré Arnon Afek, le directeur de l’établissement.

Dans un post sur X, le bureau du président argentin Javier Milei a exprimé « sa gratitude » à l’armée israélienne pour la libération des otages.

Netanyahu a ordonné la semaine dernière à son armée de préparer une offensive sur Rafah, à frontière avec l’Egypte, où se masse actuellement plus de la moitié de la population de Gaza, suscitant l’inquiétude de la communauté internationale.

Le Hamas a prévenu dimanche qu’une telle offensive « torpillerait » tout accord pour une libération des otages enlevés lors de son attaque le 7 octobre contre Israël, et qu’il détient encore à Gaza.

Mais « nous allons continuer à agir de toutes les façons possibles pour rapatrier les otages », a déclaré le président israélien Issac Herzog.

La guerre a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent de commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza dans le sud d’Israël, qui a entraîné la mort de plus de 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

En représailles, Israël a juré de « détruire » le mouvement islamiste, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu’il considère comme une organisation « terroriste », de même que les Etats-Unis et l’Union européenne.

L’offensive israélienne a fait plus de 28.000 morts dans la bande de Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Lire aussi. Gaza: Israël a trouvé un tunnel du Hamas sous le QG de l’Unrwa

Environ 250 personnes ont été enlevées en Israël le jour de l’attaque et emmenées à Gaza. Une trêve d’une semaine en novembre avait permis la libération de 105 otages et de 240 Palestiniens détenus par Israël. Avant la libération des deux derniers otages, Israël estimait que 132 étaient toujours détenus à Gaza, dont 29 seraient morts.

Le président américain Joe Biden a exhorté le Premier ministre israélien, lors d’un entretien téléphonique dimanche, à « garantir la sécurité » de la population palestinienne avant une offensive sur Rafah. Plusieurs Etats ont mis en garde contre une « catastrophe humanitaire » en cas d’assaut sur la ville surpeuplée.

« La victoire est à portée de main », a déclaré sur la chaîne américaine ABC News Benjamin Netanyahu, qualifiant Rafah de « dernier bastion » du Hamas.

Israël assurera « un passage sécurisé à la population civile pour qu’elle puisse quitter » la ville, a-t-il ajouté, sans préciser où les civils pourraient se réfugier.

« Nulle part où aller »

« Je ne sais pas où nous irons » en cas d’offensive sur Rafah, a témoigné Farah Mohammad, qui avait fui la ville de Gaza, dans le nord du territoire. « Il n’y plus d’endroit pour fuir », dit cette mère de famille de 39 ans, qui a perdu tout contact avec son mari depuis un mois.

« Dans les conditions actuelles », Washington « ne pourrait pas soutenir une opération militaire à Rafah en raison de la densité de la population », a indiqué un haut responsable de l’administration américaine, soulignant que la population civile n’a « nulle part où aller ».

Environ 1,7 million de personnes, d’après l’ONU, sur un total de 2,4 millions d’habitants, ont fui leur foyer depuis le 7 octobre dans le territoire palestinien dévasté, assiégé par Israël et plongé dans une crise humanitaire majeure. Beaucoup ont été déplacées plusieurs fois, fuyant toujours plus vers le sud à mesure que les combats s’étendaient.

Rafah, devenue un gigantesque campement, est le dernier centre urbain où l’armée israélienne n’a pas encore pénétré et le principal point d’entrée de l’aide humanitaire, insuffisante pour répondre aux besoins de la population menacée en plein hiver par la famine et les épidémies.

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