Gaza: Blinken au Proche-Orient pour prôner une trêve

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Antony Blinken appelle Israéliens et Palestiniens à ne pas attiser les tensions
Le secrétaire d'Etat américain Antony Bliken arrive à Tel-Aviv en provenance du Caire, le 30 janvier 2023. © AFP

Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, est arrivé lundi en Arabie saoudite, première étape de sa tournée au Proche-Orient pour tenter de parvenir à une nouvelle trêve des combats meurtriers entre Israël et le Hamas dans la bande de Gaza.

Blinken, dont le pays est le principal soutien d’Israël, effectue son cinquième voyage dans la région depuis le début de la guerre le 7 octobre. Après Ryad, il doit se rendre au Qatar, en Egypte, en Israël et en Cisjordanie occupée.

Alors que la guerre qui a dévasté le territoire palestinien va entrer mercredi dans son cinquième mois, 128 personnes, en majorité des femmes, des enfants et des personnes âgées, ont été tuées en 24 heures, a annoncé le ministère de la Santé du Hamas.

L’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) a accusé l’armée israélienne d’une frappe navale sur un convoi d’aide alimentaire qui s’apprêtait à entrer dans le nord de Gaza.

De son côté, l’armée a indiqué avoir mené des « raids ciblés » dans le nord et le centre du territoire, et tué « des dizaines de terroristes qui tendaient des embuscades » à Khan Younès, la grande ville du sud de Gaza, qui abrite, selon Israël, des responsables du mouvement islamiste palestinien.

Des frappes ont aussi visé Rafah, à l’extrême sud du territoire, une ville qui comptait 270.000 habitants avant la guerre, où s’entassent à présent dans des conditions désespérées plus de 1,3 million de personnes ayant fui les combats, selon l’ONU.

La ville surpeuplée, située à la frontière fermée avec l’Egypte, pourrait être le prochain objectif d’Israël qui affirme vouloir « anéantir » le mouvement islamiste, classé organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne.

La guerre a éclaté le 7 octobre après une attaque sans précédent menée sur le sol israélien par des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza, qui a entraîné la mort de plus de 1.160 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.

En riposte, Israël a lancé une offensive militaire qui a fait 27.478 morts dans la bande de Gaza, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé du Hamas.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a estimé lundi qu’une « victoire totale » de l’armée à Gaza porterait un « coup fatal » au Hamas, mais aussi à l’Iran et à ses alliés.

Frustration américaine

En parallèle, les tractations se poursuivent pour parvenir à une seconde trêve, après celle d’une semaine fin novembre qui avait permis la libération d’une centaine d’otages retenus à Gaza et de 240 Palestiniens détenus par Israël.

Quelque 250 personnes ont été enlevées le 7 octobre et 132 otages sont toujours retenus à Gaza, dont 28 seraient morts, selon Israël.

Lors de sa tournée, Blinken va appuyer le projet élaboré par les médiateurs qataris, américains et égyptiens à Paris fin janvier, qui doit encore être approuvé par le Hamas et Israël.

Les Etats-Unis continuent à soutenir « le droit d’Israël à se défendre » mais affichent une frustration croissante envers leur allié.

En Israël, Blinken plaidera pour une augmentation des volumes de nourriture, d’eau et de médicaments entrant dans la bande de Gaza. Le territoire, plongé dans une crise humanitaire majeure, est totalement assiégé depuis le 9 octobre par Israël, qui contrôle l’entrée de l’aide.

Selon une source du Hamas, la proposition actuellement sur la table prévoit notamment une trêve de six semaines durant laquelle Israël devra libérer de 200 à 300 prisonniers palestiniens en échange de 35 à 40 otages détenus à Gaza, et 200 à 300 camions d’aide pourront entrer chaque jour dans le territoire.

Le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, exige un cessez-le-feu total. Ce que refuse Benjamin Netanyahu malgré la pression des familles des otages qui réclament la libération de leurs proches.

« Le Hamas a des exigences que nous n’accepterons pas », a déclaré lundi M. Netanyahu, ajoutant que les termes d’un éventuel accord « doivent être similaires » à ceux de l’accord qui avait précédé la trêve de novembre.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a annoncé lundi la création d’un comité indépendant chargé d’évaluer la « neutralité » de l’Unrwa. Israël a déclaré qu’il prouverait les « liens de l’Unrwa avec le terrorisme ».

Plusieurs pays donateurs ont suspendu récemment leur financement à cette agence, après des accusations d’Israël selon lesquelles plusieurs de ses employés auraient participé à l’attaque du 7 octobre.

Lire aussi. Guerre à Gaza: le bilan s’alourdit à plus de 27.478 morts, pas de trêve en vue

La guerre à Gaza a provoqué un regain de tension en Cisjordanie occupée où l’Autorité palestinienne accuse des colons extrémistes de violences meurtrières à l’encontre des Palestiniens.

« Les violences des colons doivent cesser », a déclaré lundi le chef de la diplomatie française Stéphane Séjourné, en visite en Israël. « Il ne peut y avoir en aucun cas de déplacement forcé de Palestiniens, ni en dehors de Gaza ni en dehors de Cisjordanie », a-t-il ajouté après avoir rencontré M. Netanyahu.

Le Conseil de sécurité de l’ONU se réunit par ailleurs lundi, à la demande de la Russie, après des frappes américaines en Irak et en Syrie en riposte à l’attaque contre une base américaine en Jordanie le 28 janvier, attribuée par Washington à des groupes pro-Iran, dans laquelle trois soldats américains ont été tués.

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