Une nouvelle crise s’annonce entre les distributeurs de gaz et le gouvernement. Les transporteurs de…
Gaz butane: les dépositaires et les grossistes reportent leur grève
Publié leLes distributeurs de gaz butane avaient menacé de faire une grève de 48 heures les 29 et 30 juin 2022 à cause de la hausse des prix des carburants, particulièrement ceux du gasoil. Mais suite à une réunion avec les représentants de plusieurs ministères, l’Association professionnelle des dépositaires grossistes du gaz de pétrole liquéfié (GPL) a décidé de la reporter à une date ultérieure. Détails.
Le gouvernement a su amortir le coup. Alors que les distributeurs de gaz ne décoléraient pas à cause du «silence de la tutelle», le gouvernement décide enfin de faire un premier pas.
La décision de reporter ce mouvement de protestation, soit l’appel à une grève à cause de la hausse excessive des prix des carburants, a été prise à la suite d’une réunion qui s’est tenue jeudi dernier entre le secrétaire général de l’Association professionnelle des dépositaires grossistes du GPL et des responsables représentants du ministère de l’Intérieur, du ministère de la Transition énergétique et du développement durable et du ministère de l’Economie et des finances.
Une subvention de 30 dirhams par tonne
«La tutelle s’est engagée à soutenir les distributeurs en leur octroyant une subvention à hauteur de 30 dirhams la tonne et qui sera à la charge des grandes entreprises du Royaume», révèle Mohammed Benjelloun, président de ladite association.
Bien que cette somme ne semble pas répondre parfaitement aux attentes du professionnel, «elle couvre au moins, sur le volume, environ 25% du déficit auquel font face les entreprises du secteur».
En ce sens, Mohammed Benjelloun explique que la tutelle a promis de résoudre le problème et de maintenir le dialogue ouvert avec les professionnels. L’objectif? Essayer de répondre à toutes les revendications ayant poussé l’association à opter pour la grève.
«Les ministères se sont engagés à gérer ce problème entre les distributeurs et les entreprises en impliquant toutes les parties concernées dans les meilleurs délais afin de trouver des solutions réalistes aux problèmes de ce secteur vital», fait savoir le professionnel.
D’après notre source, à défaut d’une solution qui dure dans le temps, ces problèmes sont à même de mener le secteur à une faillite. «Le prix du gasoil ne cesse de flamber au Maroc et si nous acceptons la petite somme de 30 DH/T, c’est uniquement pour assurer la continuité de l’approvisionnement des citoyens en bonbonnes de gaz en attendant d’avoir une réelle solution à nos problèmes», explique le professionnel.
Mohammed Benjelloun ajoute qu’une solution qui arrangerait toutes les parties concernées par le dossier prendrait entre 6 mois et une année, voire plus: une durée jugée longue par les professionnels du secteur qui disent craindre de perdre leurs entreprises.
Le président de ladite association relate qu’il ne faut pas omettre la menace sur les finances publiques qui reste forte avec le ralentissement de la croissance et des prix des matières premières toujours élevés. «Rien ne dit qu’ils vont baisser de sitôt. Au contraire, nous nous attendons à davantage de hausse à cause de plusieurs raisons, notamment le conflit entre la Russie et l’Ukraine», détaille-t-il.
Selon ses propos, les professionnels font face à de nombreux problèmes qui les ont poussés à recourir à la grève, principalement la hausse des prix des carburants au Maroc, le coût élevé des pièces de rechange, des roues, la panoplie de charges pesant sur le distributeur en plus du fait qu’ils n’ont pas tous bénéficié de l’aide gouvernementale versée récemment aux professionnels du transport routier.
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«Un grand nombre des professionnels du secteur sont exclus car une importante partie des camions qui distribuent dans les villes sont de la catégorie de 3,5 tonnes. Une catégorie qui ne figure pas dans la liste des véhicules concernés. Pire. Seul le transport pour compte d’autrui en a bénéficié et pas le transport pour son compte propre», avance le syndicaliste.
Par ailleurs, ce dernier note que le «flou» règne toujours sur la situation, même après la rencontre avec le ministère de l’Intérieur. Il ajoute dans cette lignée que le principal point à retenir de la réunion de jeudi est la volonté du gouvernement de ne pas arrêter l’approvisionnement.
«Nous n’avons pas donné de date précise pour le report de la grève. Si le gouvernement refait l’autruche, nous ferons la grève et arrêterons d’approvisionner le marché en bonbonnes de gaz en attendant d’avoir une solution», conclut Mohammed Benjelloun.