Entretien. L’ambassadeur britannique au Maroc: « J’aime m’exposer sur les réseaux sociaux »

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L'ambassadeur du Royaume-Uni à Rabat, S.E.M. Simon Martin. ©H24info
L'ambassadeur du Royaume-Uni à Rabat, S.E.M. Simon Martin. ©H24info

Dans cette troisième et dernière partie de cet entretien accordé à H24info, l’ambassadeur britannique au Maroc, Simon Martin, répond à nos questions sur la place de la langue anglaise au Maroc, ainsi que de sa remarquable présence en tant que haut diplomate sur les réseaux sociaux.

H24info: Sur le plan culturel, le Royaume-uni a entrepris plusieurs initiatives visant à consolider la place des ses affluents culturels au Maroc via l’ouverture de sept écoles britanniques. Croyez-vous que la langue de Shakespeare saurait un jour détrôner celle de Molière au royaume ? 

Simon Martin : À mon avis, il ne s’agit pas de concurrence entre les plus deux grands écrivains de la langue anglaise et la langue française (Rires). Mais j’adore cette métaphore. La langue anglaise prend une partie de plus en plus importante dans la vie marocaine. On a déjà témoigné une grande augmentation de l’intérêt et de l’enthousiasme pour l’anglais entre les jeunes, les leaders, les familles des jeunes pour poursuivre l’éducation en anglais, et c’est très bien illustré par l’ouverture de sept écoles britanniques récemment. Et on attend, encore, des écoles britanniques et aussi, des écoles internationales marocaines qui veulent offrir une partie du curriculum en langue anglaise.

Pour cette raison, je suis très heureux que le British Council ait pu offrir son soutien au ministère de l’éducation dans les domaines de formation des professeurs des écoles, mais aussi aux universités pour agrandir la capacité d’offrir les cours en anglais. C’est à dire la langue anglaise en tant que « medium » d’enseignement. Cela continue à évoluer.

Quand je parle à un jeune marocain ou une jeune marocaine, ils me disent qu’ils choisissent l’anglais pour, par exemple, regarder des films en VO, pour les jeux vidéo mais aussi parce que c’est la langue d’internet et la plupart des start-ups, partout et certainement aussi au Maroc, commencent en ligne. Et puisque la langue de l’internet est l’anglais, cela va continuer à compléter la vision du nouveau modèle de développement pour accroitre la proportion de l’économie marocaine menée par le secteur privé.

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Pour toutes ces raisons, je suis très confiant que l’intérêt pour la langue anglaise continuera et c’est un grand plaisir pour nous de la soutenir. Mais il n’y a pas de question de remplacer une langue par une autre. Je suis ici depuis trois ans, et je suis toujours étonné par la capacité des Marocaines et des Marocains d’apprendre et de parler plusieurs langues. Les Anglais ne sont pas forts dans les langues. C’est tout à fait normal pour un Marocain d’origine amazighe de parler berbère, l’arabe, peut-être aussi l’arabe classique et aussi le français, et maintenant l’anglais. C’est donc un nouveau outil important pour les Marocains et surtout les jeunes.

Et concernant les autres volets culturels ?

Nous sommes très fiers d’avoir pu encourager, cette année, les jeunes rédacteurs de films documentaires avec une relation entre le festival international du documentaire marocain et l’Institut écossais des documentaires. Il y avait un programme de formation ici autour de ce festival très réussi et mes collègues au British Council ont facilité un très grand échange qui concerne la musique moderne, surtout électronique et numérique pendant le Visa For Music ici au Maroc qui a célébré et encouragé ces connexions entre les jeunes créatifs de nos deux pays.

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On peut conclure par mentionner la grande attente de l’ouverture du nouveau grand théâtre de Rabat, dont je suis très fier de rappeler que c’est un dessin de notre architecte britanno-irakienne feu Zaha Hadid. C’est un rêve d’imaginer de grands spectacles de notre pays dans ce nouveau théâtre si parfait.

Vous êtes l’un des rares ambassadeurs actifs sur les réseaux sociaux. Vous considérez-vous comme faisant partie de cette nouvelle génération de diplomates qui véhiculent une bonne image du pays où ils sont accrédités ?

D’un côté, on entend que les diplomates sont traditionnels. C’est une profession très traditionnelle. Mais c’est important d’utiliser les réseaux sociaux pour communiquer avec le peuple du pays où vous êtes au poste mais aussi d’apprendre à partir de cet échange ce que pensent les gens que je ne connais pas au sujet de mon pays. Et donc, cette interaction est assez moderne et nouvelle, mais c’est très important.

Aussi, si vous êtes ambassadeur, vous profitez de la réputation de votre ambassade mais vous avez aussi, de temps en temps, l’opportunité de devenir plus connu d’une manière personnelle et pour cette occasion, mon moment d’exposition maximale était pendant le festival du conte international à Marrakech, l’année dernière, où j’ai eu la chance de célébrer ce que j’ai appelé une histoire d’amour entre mon pays et Marrakech.

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