Entretien. L’ambassadeur britannique au Maroc: « L’accord d’association a soudé nos relations bilatérales »

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Ambassadeur du Royaume-Uni à Rabat, S.E.M. Simon Martin. ©H24info
Ambassadeur du Royaume-Uni à Rabat, S.E.M. Simon Martin. ©H24info

Dans cette deuxième partie (2/3) de l’interview avec l’ambassadeur britannique au Maroc, Simon Martin, dresse le bilan de l’accord d’association entre le Maroc et le Royaume-Uni, et porte sur la relance du tourisme trois mois seulement après le séisme ravageur d’Al-Haouz.

H24info : La coopération économique et commerciale entre le Maroc et le Royaume-Uni connaît une poussée inédite depuis le Brexit. Quel bilan faites-vous de l’accord d’association signé en 2019 entre les deux pays, qui a fêté ses quatre ans le 26 octobre 2023?

 Simon Martin : Comme vous l’avez déjà évoqué, quatre ans après la signature de l’accord d’association bilatérale entre nos deux royaumes et deux ans après l’entrée en vigueur de cet accord, nous avons connu déjà une forte croissance dans les chiffres d’échanges commerciaux entre les deux pays, atteignant maintenant plus de 3,4 milliards de livres sterling, soit plus de 40 milliards de dirhams. Pour nous, cela est le point de départ dans notre relation qui nous donne beaucoup d’optimisme pour continuer cette croissance et l’accélérer.

Plus précisément, sous l’égide de cet accord, l’on voit les grandes opportunités dans des secteurs comme l’agriculture, les infrastructures, la santé, l’éducation et également de plus en plus dans des secteurs comme celui des énergies renouvelables et la technologie où nos deux royaumes possèdent une richesse d’expertise à partager.

Entretien. L’ambassadeur britannique au Maroc: « Le Sahara est une question de la plus grande importance pour nous »

Il vaut la peine de mentionner qu’il y a un an, nous avons établi au Maroc notre agence de crédit-export, UK Export Finance (UK-EF), qui dispose de 40,5 milliards de livres dans le marché marocain. Pour moi, ce qui est important, même si UK-EF est une agence crédible à l’export, c’est aussi une méthode potentielle de financement des grands projets d’infrastructure soit publics soit privés au Maroc.

Pour continuer à encourager les investissements, on se réjouit à l’avance d’accueillir l’année prochaine un sommet présidé par notre Premier ministre, portant sur l’investissement en Afrique avec la participation d’une grande délégation marocaine. On y mettra en avant les grands chantiers de coopération existante.

Pourquoi, selon vous, certaines grandes sociétés britanniques tardent encore à venir investir ou s’installer au Maroc ?

Je me félicite de voir une grande croissance d’une partie de nos entreprises et de voir les entreprises marocaines collaborer avec leurs homologues britanniques. Pour encourager cette tendance, nous avons créé un groupe de travail pour faciliter la participation aux marchés publics des entreprises britanniques et nous sommes certains que cela va encourager non seulement le commerce mais aussi l’investissement au Maroc. L’Agence de crédit à l’export peut aussi contribuer à cet effort pour encourager l’investissement public et privé.

Sur le plan du tourisme, quels sont de nos jours les fruits de cet accord d’association en termes d’image, d’attractivité et d’arrivées touristiques au Maroc ? Le dernier séisme qui a frappé la région d’Al-Haouz a-t-il eu un impact négatif à cet effet ?

C’était un moment très triste et très sérieux pour le Maroc. Mais la réaction du gouvernement et de la société civile était vraiment impressionnante. Nous avons déjà avancé avec la réponse immédiate jusqu’au plan de rétablissement et de reconstruction quinquennale. Nous avons déjà expérimenté la situation là-bas, où il y a toujours de grandes difficultés avec l’arrivée de l’hiver, et nous sympathisons avec les familles déjà touchées.

Mais en ce qui concerne le tourisme, c’est certain et clair pour moi que cela a déjà remonté. Même dans les vallées moins touchées par le séisme, elles ont acquis déjà un grand nombre de touristes, parmi eux les Britanniques et ma famille que j’encourage à rendre visite à l’Atlas et, même après cette interruption, on envisage que le nombre de visiteurs britanniques dépassera celui de l’année dernière avec une très grande proportion. Je sais que l’ONMT vise à accueillir un million de touristes dans le futur proche, et pour moi c’est quelque chose de très imposant et impressionnant tant que nous continuons à créer et construire cette relation large et forte entre nos deux pays.

Concernant la réponse au séisme d’Al-Haouz, nous étions très fiers de pouvoir contribuer à la réponse avec le déploiement de notre équipe nationale de sauvetage et de recherche. La contribution et la réponse n’étaient pas seulement gouvernementales. J’étais impressionné par le soutien apporté par le secteur commercial surtout à Marrakech, y compris auprès des sociétés britanniques. Celles-ci ont immédiatement offert leur assistance notamment à la population déplacée, mais aussi par la levée de fonds pour aider les communautés les plus éloignées touchées par le séisme. Je mentionne à cet effet la société britanno-marocaine qui a lancé un appel pour fonds qui a déjà dépassé un million de livres sterling. A travers cette collecte, ils ont contribué au programme d’assistance et sont en train, maintenant, de livrer environ 2.000 tentes adaptées pour l’hiver.

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