En grève depuis 3 mois, les étudiants en médecine reportent leur marche nationale

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Manifestation des étudiants en médecine devant le parlement à Rabat.
Manifestation des étudiants en médecine devant le parlement à Rabat.

Face à un blocage persistant, les étudiants des facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire au Maroc ont décidé de reporter leur marche nationale au 6 mai 2024, initialement prévue pour le 25 avril.

Depuis plus de trois mois, les facultés de médecine du Maroc sont paralysées par une grève d’une ampleur inédite, réaction à une réforme qui propose notamment de réduire la durée des études de 7 à 6 ans. Face à une situation qui stagnait et au silence du ministère, les étudiants en médecine ont annoncé une campagne de boycott de toutes les activités pédagogiques, y compris les cours théoriques, les formations cliniques et les examens, dans toutes les facultés publiques de médecine et de pharmacie du Royaume.

Un long périple au cours duquel les étudiants ont démontré leur grande conscience étudiante et leur sens des responsabilités vis-à-vis de leur formation et de l’avenir du secteur de la santé dans notre pays, ainsi que leur désir de contribuer à la qualité de l’offre de santé en tant que compétences de demain et de la prochaine génération qui portera le flambeau de la responsabilité de la santé des citoyens marocains pour de nombreuses années à venir”, commente la Commission nationale des étudiants en médecine, médecine dentaire et pharmacie du Maroc (CNEM).

Récemment, la CNEM a tenu une réunion. Et dans une tentative d’apaiser les tensions qui durent depuis plusieurs mois entre ces derniers et les départements d’Ait Taleb et d’Abdellatif Miraoui, et en signe de bonne foi, celle-ci a reporté la “marche de la résistance”, initialement prévue pour le 25 avril, au 6 mai 2024. Une démarche qui souligne leur désir de trouver une solution consensuelle.

Cette décision de reporter la marche et de suspendre d’autres actions prévues s’inscrit dans une stratégie plus large de désescalade. Les étudiants ont ouvert plusieurs canaux de communication avec les instances gouvernementales, les représentants du corps professoral et divers acteurs de la société civile dans le but de faire avancer leurs revendications sans compromettre davantage l’année académique.

Pour ces étudiants, le dialogue avec les parties prenantes reste nécessaire pour ainsi trouver un consensus et ainsi clore ce chapitre une fois pour toute. Mais du côté du ministère de la Santé ainsi que du ministère de l’Enseignement supérieur, c’est silence totale selon la CNEM. “Les représentants des étudiants ont exprimé à maintes reprises leur bonne volonté et leur disponibilité inconditionnelle à entamer des rounds de dialogue sérieux dans l’intention de résoudre les problèmes soulevés et de trouver une solution consensuelle qui leur garantisse un enseignement de qualité répondant aux aspirations des citoyens et des étudiants marocains”, explique la Commission.

Lire aussi: Etudiants en médecine: vers une année blanche après 3 mois de grève ?

Pour rappel, les principaux points de contestation sont, entre autres, la réduction des années d’étude et l’expansion des terrains de stage hospitalier. Mais les étudiants en médecine déplorent “la décision de fermer la porte aux dialogue” des parties prenantes “sous prétexte d’avoir répondu à environ 45 des 50 demandes présentées par les étudiants”. “Ce qui n’est pas vrai, car la réalité est complètement différente de ce qui a été déclaré, car les questions centrales que nous soulevons, telles que la réduction des années de formation médicale, l’extension du territoire de formation hospitalière…, ne sont toujours pas résolues et n’ont pas fait l’objet d’une réponse positive. Nous rappelons qu’elles constituent l’épine dorsale du dossier revendicatif et les axes qui ont poussé les étudiants à s’engager dans ce boycott en premier lieu”.

Le report de la marche est donc un appel au calme, permettant de gagner du temps pour une négociation plus approfondie. C’est aussi une manifestation de la responsabilité des étudiants envers leur formation et l’avenir du secteur de la santé au Maroc, confirmant leur engagement à éviter une « année blanche ». Les étudiants continuent de demander le soutien des parents et du public pour maintenir la pression de manière pacifique et organisée, tout en renouvelant leur confiance dans la possibilité d’un dialogue fructueux.

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