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Défaillance d’entreprises: la crise a détruit 420.000 emplois selon les chiffres de la CNSS
Publié leLe président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), Chakib Alj, a appelé, vendredi à Rabat, à accompagner les entreprises qui souffrent du problème de la solvabilité et nécessitent une restructuration financière.
« La solvabilité des entreprises est aujourd’hui une problématique cruciale. Notre action doit absolument se concentrer sur les opérateurs nécessitant une restructuration financière, parce qu’il est autant de notre devoir de sauver des entreprises que d’en créer de nouvelles », a dit M. Alj lors d’une session de travail avec le Chef du gouvernement, Saad Dine El Otmani, tenue dans le cadre du mécanisme de travail commun CGEM-Gouvernement, lequel a été adopté en 2012 et mis à jour en 2020.
La crise induite par la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19) a été « dévastatrice » pour le tissu économique national, a-t-il noté, estimant que la solvabilité des entreprises et la sauvegarde de l’emploi sont deux sujets majeurs, à aborder de manière urgente.
En effet, pour gérer leur trésorerie et survivre aux conséquences de la baisse voire d’un arrêt total d’activité, les opérateurs économiques, notamment les très petites, petites et moyennes entreprises (TPME), ont fait appel à la dette et ce, dans l’attente d’une reprise d’activité normale, a fait remarquer M. Alj.
Or, la reprise effective n’a pas été au rendez-vous et les entreprises se trouvent aujourd’hui surendettées, particulièrement celles opérant dans des secteurs comme le tourisme et son écosystème, les industries culturelles et créatives, la restauration et bien d’autres, a-t-il relevé.
Quelques secteurs comme le tourisme et l’événementiel ont besoin de visibilité sur la reprise de leur activité, qui se fera bien évidemment dans le respect des mesures sanitaires, a fait savoir le président de la CGEM.
Parallèlement, il a noté que la situation sociale est également un vrai sujet. « Le problème de défaillance des entreprises conduit automatiquement à des licenciements. Les derniers chiffres de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) indiquent 420.000 pertes d’emplois. L’ampleur de l’impact social est donc bien plus important que ce que nous observons », a poursuivi M. Alj.
« À ce sujet, je tiens à rappeler que nos engagements dans le cadre de l’accord social ont été chiffrés et réalisés. Nous sommes en attente que les engagements pris par le gouvernement et les syndicats soient aussi déployés », a-t-il ajouté.
Ceci étant dit, cette période de crise a été marquée par de belles choses, a estimé le patron des patrons. « D’abord l’anticipation, la réactivité et le pragmatisme avec lesquels le Maroc a géré la crise sanitaire, notamment la campagne de vaccination exemplaire. Une gestion qui a été saluée à l’échelle internationale ! ».
M. Alj a, en outre, souligné que la généralisation de la protection sociale représente aussi une véritable révolution sociale et sociétale. Ce chantier royal est un levier pour l’intégration du secteur informel dans le tissu économique national, de manière à préserver les droits et la dignité des citoyens les plus vulnérables.
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Par ailleurs, il a affirmé que le Fonds Mohammed VI pour l’investissement, dont le déploiement est prévu prochainement, est l’une des réponses majeures aux attentes des entreprises pour la relance.
« Le covid-19 a aussi révélé la résilience et la capacité d’adaptation de notre industrie nationale. En effet, plusieurs secteurs se sont complètement réinventés et sont aujourd’hui prêts à saisir les opportunités qui se présentent, notamment celles liées à la redéfinition des chaînes de valeur mondiales », a fait valoir M. Alj, jugeant que c’est pour toutes ces raisons qu’il faut continuer à développer l’industrie nationale pour qu’elle s’érige en une réelle locomotive pour l’économie marocaine.
« Nous sommes à un moment crucial et décisif de l’histoire de notre économie. Un engagement total, régulier et emprunt d’un esprit de partenariat et de concertation est indispensable pour sortir notre économie de cette crise inédite et saisir les opportunités qui se présentent à nous pour en faire une économie compétitive et attractive », a-t-il conclu.
Cette rencontre a permis de proposer de nouveaux dossiers à caractère prioritaire, comme la promotion de l’investissement, la digitalisation, le renforcement du principe de la préférence nationale, l’intégration du secteur informel, l’accompagnement de l’entreprise nationale dans le cadre des programmes de réduction du niveau de la pollution, outre les ateliers de formation continue. Cette liste sera vérifiée par la suite, dans le cadre du mécanisme de travail commun pour adopter certaines des propositions durant la prochaine phase.