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Le Royaume-Uni autorise le Leqembi (lecanemab) contre Alzheimer à un stade précoce
Publié leLe régulateur britannique du médicament a approuvé récemment un traitement très attendu visant à réduire le déclin cognitif des patients souffrant de la maladie d’Alzheimer, pourtant bloqué par les autorités de l’Union européenne et jugé trop cher par le système hospitalier britannique lui-même.
Le Leqembi, dont le principe actif est nommé lecanemab, « est le premier traitement contre la maladie d’Alzheimer dont l’utilisation est autorisée en Grande-Bretagne et qui présente une efficacité prouvée pour ralentir la progression de la maladie », souligne la MHRA dans un communiqué.
Malgré des décennies de recherche, les scientifiques ont pour l’instant échoué à réaliser une véritable percée dans la lutte contre la maladie d’Alzheimer, qui touche des dizaines de millions de personnes dans le monde.
Le Leqembi, développé par le laboratoire pharmaceutique japonais Eisai avec le fabricant américain Biogen, avait été autorisé en janvier 2023 aux Etats-Unis pour les patients n’ayant pas atteint un stade avancé de la maladie. Il est également commercialisé au Japon et en Chine.
En revanche, l’Agence européenne des médicaments (EMA) s’était prononcée en juillet contre sa mise sur le marché. Elle avait pointé « le risque d’effets secondaires graves » avec des « saignements potentiels dans le cerveau des patients ».
L’agence britannique relève pour sa part que le risque de saignement est plus important pour une catégorie de patients présentant un profil génétique particulier et représentant 15% des diagnostics. Le médicament n’est pas approuvé pour ces malades.
Si le médicament est désormais formellement approuvé, le service public de santé (NHS) a jugé dans un avis rendu jeudi ses bénéfices « trop faibles pour justifier des coûts importants ».
Il relève que le traitement retarde la maladie entre quatre et six mois, alors qu’il nécessite, en plus du coût du médicament, des visites à l’hôpital tous les 15 jours avec un suivi lourd des effets secondaires.
Plusieurs associations spécialisées ont fait part de leur déception, Alzheimer’s Research UK disant craindre que « les patients au Royaume-Uni ne soient privés de traitements innovants ».
La cause exacte de la maladie d’Alzheimer reste mal comprise. L’observation du cerveau des patients montrent cependant la présence de plaques amyloïdes, qui se forment autour de leurs neurones et les détruisent à terme.
C’est ce qui entraîne les pertes de mémoire caractéristiques de la maladie. Dans les dernières phases, les patients ne peuvent plus effectuer les tâches quotidiennes ou tenir de conversations.
Le traitement Leqembi, administré par intraveineuse une fois toutes les deux semaines, permet selon des essais cliniques de réduire ces plaques amyloïdes.