BRICS. Rejet de la candidature algérienne: la pilule a du mal à passer

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Alger
Le port d'Alger ©AFP

Le refus par les BRICS de la candidature algérienne est aujourd’hui officiellement acté. Dans le pays, et contrairement à la presse qui demeure muette, la classe politique n’a pas caché son exaspération face à la portée internationale de la déconvenue.

Les yeux de Chimène du président Tebboune envers Poutine et Xi Jinping n’ont pas suffi pour faire entrer l’Algérie aux BRICS. En intégrant l’Argentine, l’Égypte, l’Éthiopie, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis en son sein, l’organisation ferme la porte aux autres prétendants qui ne font pas encore le poids pour y adhérer.

Une partie de l’élite politique algérienne n’a pas manqué de réagir à ce rejet. Soufiane Djilali, chef du parti du renouveau algérien, a publié un long texte sur les réseaux sociaux pour expliquer les raisons de cet échec.

« Le sommet des BRICS qui vient de s’achever à Johannesburg laissera un goût amer aux Algériens. L’espoir de faire partie du gotha des pays qui devront construire le monde multipolaire cède la place à un sentiement de déception de se voir recaler d’une manière aussi brutale », déplore-t-il.

Face à ce qu’il a qualifié de « retour au réel », Djilali écrit qu’il « serait impertinent de chercher la responsabilité de notre échec dans une mauvaise volonté ou, pire, dans une hostilité particulière à notre encontre (…) », soulignant que cette « mésaventure des BRICS doit être utilisée pour s’ouvrir au réel et se remettre en cause et non, encore une fois, rejeter la source de nos difficultés sur les autres ».

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« Notre faiblesse économique dramatique est de notre faute », fustige-t-il. Il relève en ce sens que « la nature a doté l’Algérie de tous les moyens », regrettant l’existence d’une « incapacité à les rentabiliser ».

Pour sa part, Abderrazak Makri, ancien figure de proue de l’opposition en Algérie, et ex-président du mouvement de la société pour la paix, a affirmé, sans coup férir, que « l’Algérie ne peut pas être membre des BRICS, en raison de la faiblesse de ses indicateurs économiques, notamment de son PIB, de ses capacités technologiques et de la productivité industrielle de notre pays ».

Avec une amertume à peine dissimulée, le ministre algérien des Finances, Laaziz Faid, présent au sommet des BRICS à Johannesburg, a donné la première réaction officielle de son pays en annonçant que « l’Algérie a pris acte de la décision annoncée par les dirigeants du BRICS, invitant six nouveaux pays à rejoindre le groupe en tant que première étape, avec la perspective d’ouvrir la voie à d’autres pays dans un avenir proche ».

« Nous avons l’intime conviction que l’Algérie, avec son illustre histoire et ses multiples atouts dans divers domaines, ainsi que sa position géostratégique, propose pour sa démarche d’adhésion des avantages certains », dit-il, ajoutant que son économie « est diversifiée et en croissance grâce à une jeunesse créative et à des ressources naturelles abondantes. Autant de facteurs susceptibles de créer des opportunités de coopération fructueuse au sein du groupe ».

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