Affaire Thami Bennani: la famille fera appel du jugement

La défense de la famille de Thami Bennani, le jeune porté disparu à 17 ans après une sortie avec ses amis de Mohammedia, n’est pas satisfaite du jugement rendu dans la soirée de mercredi, par la chambre criminelle près la cour d’appel de Casablanca.

16 ans après les faits, la justice vient de rendre un premier verdict dans l’affaire Thami Bennani. Deux hommes ont été condamnés dans la soirée du mercredi 12 juillet à 20 ans de prison ferme chacun, pour homicide volontaire, dissimulation de corps et usage de drogues, rapportent plusieurs sources médiatiques.

Lors de cette ultime audience en première instance, devant la chambre criminelle près la cour d’appel de Casablanca, le représentant du parquet a estimé que « le meurtre de Bennani est avéré », affirmant notamment que la tête de la victime a été retrouvée séparée de son corps, outre la présence d’ecchymoses à plusieurs endroits.

Peu après la prononciation du verdict, la défense de la famille de la victime a annoncé son intention de faire appel.

« Vingt années ne sont pas suffisantes. Thami a été tué en 2007 et sa mère en souffre depuis maintenant 16 ans. Ceux qui l’ont tué lui ont enlevé tous ses membres, ses mains, son foie, ses poumons et l’ont brûlé », a regretté Me Zineb Khiyati dans des déclarations à la presse.

L’avocate dénonce notamment l’absence du dossier du procès verbal de la Gendarmerie royale dressé à l’époque des faits. « J’aimerai comprendre pourquoi ils n’ont pas voulu nous donner ce procès verbal. C’est le procès verbal de la vérité. Personne n’a voulu me le donner. Je ne suis pas convaincue par ce verdict », a-t-elle ajouté.

C’est la maman de la victime, Hayat Alami, qui a porté cette affaire devant la justice et l’opinion publique. Les faits remontent à mi-mars 2007 lorsque le jeune homme, qui avait alors 17 ans, a quitté son domicile familial situé à Mohammédia. Il serait ensuite, selon sa maman, parti en voiture avec ses amis. Mais depuis, sa famille n’a plus eu de nouvelles de lui.

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Sa mère, qui milite depuis 16 ans pour avoir des explications sur les circonstances de sa disparition, réclamait notamment une expertise des numéros de téléphone des parents des accusés, deux mois avant et deux mois après la disparition de son fils. Dans cette affaire, au moins deux amis du jeune homme sont accusés de son meurtre.

Leur procès s’était ouvert en 2019, mais a été reporté depuis à plusieurs reprises. Grâce à sa maman, une campagne réclamant la justice pour son fils est devenue virale au Maroc. « Je veux la vérité sur la disparition de mon fils. S’il est mort, qu’on me le dise. (…) Que justice soit faite. S’il y a un cadavre, qu’on me le donne », déplorait-elle en 2022.