À quoi joue Jean-Luc Mélenchon avec sa visite au Maroc ?

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Après son tour de passe-passe verbal, il y a deux jours sur le Sahara marocain, Jean-Luc Mélenchon, a harangué jeudi, pendant près d’une heure et demie à l’université Hassan II, sur des sujets aussi éloignés que marginaux pour le commun des Marocains.

Attendu au Maroc pour clarifier la position de son parti sur des dossiers importants comme celui de la marocanité du Sahara ou encore l’avenir des relations maroco-françaises, le patron de la La France Insoumise (LFI) a, jusque-là, préféré botter en touche en s’offrant une tribune libre pour, semble-t-il, régler ses comptes avec la presse française et ses adversaires politiques.

Après les mots de bienvenue du doyen de la Faculté de droit de l’Université Hassan II de Casablanca et de l’ancien ministre Mohamed Berrada, la conférence de Jean-Luc Mélenchon, à laquelle ont assisté environ 800 personnes selon la députée insoumise Farida Amrani, prenait, au fil des minutes, des airs de meeting populiste de la gauche LFIste.

De la condamnation de l’entrée par la force de la Russie en Ukraine, aux attaques de la presse française, en passant par le soutien à l’Arménie, ou encore l’étymologie sur les origines de la langue française, le leader de gauche a abordé en long et en large la quasi-totalité des sujets mondiaux, sauf ceux qui intéressent directement le Maroc et les Marocains, à savoir les relations avec la France.

Si Mélenchon a multiplié depuis le sol marocain ses diatribes contre la presse française, allant jusqu’à la rabrouer en l’accusant de « raciste » et d’être responsable d’une pratique de « lapidation médiatique », c’est que le licencié en philosophie est très remonté contre France 2 et son Complément d’enquête sur sa protégée, Sophia Chikirou.

L’émission a révélé entres autres, jeudi soir, son management «brutal» voire «toxique» de son ancienne webtélé « LeMédia », son rôle controversé dans l’affaire Quatennenes ainsi que ses volte-face idéologiques.

 

Et après avoir vilipendé les médias de l’Hexagone ainsi que le peuple français qui, selon lui, « se donne des airs et des postures » – juste après avoir nié l’avoir méprisé –, le fondateur de LFI s’est vautré de ses publications et vidéos sur les réseaux sociaux qui atteignent des millions de vues, « contrairement à la presse que personne ne lit ».

 

Quelques minutes plus tard, c’est au tour de Marine Le Pen. Mélenchon a adressé, cette fois, une attaque ad hominem à la patronne du Rassemblement National (RN), en rappelant fièrement et hardiment le jour où il l’avait qualifié de « semi-démente ».

Jean-Luc Mélenchon surfe-t-il sur la crise diplomatique entre le Maroc et la France pour régler ses comptes avec ses opposants politiques et les médias français et, par ricochet, tenter de conquérir le cœur de la diaspora marocaine installée en France en prévision de la présidentielle de 2027 ? Peut-être…

Mélenchon n’a pas pu franchir le Rubicon

En tout cas, sur les réseaux sociaux, et plus particulièrement sur X (ex-Twitter), les Marocains sont quasi-unanimes. Mélenchon n’arrive pas à se prononcer sur l’épine dorsale des sujets politiques actuels: la marocanité du Sahara. Sa première réponse, livrée dès son atterrissage à Marrakech, trahissait, selon certains, son incapacité à pourfendre les positions anti-Maroc de ses camarades de gauche.

Bon nombre d’entre eux vont jusqu’à qualifier son invitation au Maroc «d’inutile», tant et si bien que le patron des Insoumis cautionne implicitement les «causes» anti-marocaines défendues par ses camarades.

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