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Mélenchon au Maroc sur fond d’indignation contre les positions anti-Maroc de LFI
Publié leLe chef de file de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, arrive ce mercredi au Maroc sur invitation du Parti du progrès et du socialisme (PPS) dirigé par Nabil Benabdellah. Cette visite « inédite » se heurte toutefois à une large désapprobation de la Toile marocaine. Explications.
Le patron des Insoumis, premier parti de gauche en France, atterrit aujourd’hui à Marrakech en compagnie de la députée française Farida Amrani pour une durée de trois jours, au cours desquels il rencontrera notamment des leaders politiques marocains et tiendra des conférences à Casablanca et Rabat.
Si le « Lider Maximo » a récemment salué l’élan de solidarité exprimé par les Marocains au lendemain du séisme ainsi que la gestion par le royaume de la crise Covid, la ligne idéologique, qualifiée parfois d’extrême gauche par la presse française, de son parti politique ainsi que les positions anti-monarchiques et hostiles à la marocanité du Sahara de plusieurs figures de proue de LFI, compromettent « l’amour » que le natif de Tanger voue au Maroc et noircissent le tableau de sa visite au royaume.
Tropisme « polisarien » de Panot et Aubry
Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, et Manon Aubry, eurodéputée Les Insoumis, réputées toutes les deux très proches de Mélenchon, font partie des cadors du parti les plus farouchement opposés à la marocanité du Sahara et au régime monarchique.
La première avait en 2019 affiché un soutien des plus clairs au « polisario » lors d’une manifestation organisée par des séparatistes et des activistes à Paris, ainsi qu’à Naâma Asfari, l’un des criminels impliqués dans l’assassinat de 11 éléments des forces de l’ordre en 2010.
Soutien au peuple #sahraoui qui lutte pour son auto-détermination et la libération des détenu.e.s. Un salut particulier à Claude Mangin-Asfari, qui demande la libération de son mari, Naama Asfari, enfermé depuis 10 ans au Maroc comme prisonnier politique. pic.twitter.com/1RauURc6VY
— Mathilde Panot (@MathildePanot) October 12, 2019
Plus récemment en janvier 2023, elle accusait le Maroc d’avoir « créé le nid de corruption emprunté par le Qatar et trouvé des relais chez les élus du groupe Renew ».
Derrière le #Qatargate, le #Marocgate.
Le Maroc aurait créé le nid de corruption emprunté par le Qatar et trouvé des relais chez les élus du groupe Renew (LREM).
De quoi interroger la mansuétude du Parlement 🇪🇺 face aux violations des droits humains du royaume. THREAD⬇️ pic.twitter.com/ELVLN05sVD
— Manon Aubry (@ManonAubryFr) January 5, 2023
Mélenchon sommé de franchir le pas sur le Sahara
Sur les réseaux sociaux, et plus particulièrement sur X (ex-Twitter), les Marocains sont quasi-unanimes sur la difficulté pour Mélenchon de se prononcer sur l’épine dorsale des sujets politiques actuels: la marocanité du Sahara.
Bon nombre d’entre eux vont jusqu’à qualifier cette invitation « d’inutile », tant et si bien que le patron des Insoumis cautionne implicitement les « causes » anti-marocaines défendues par ses camarades de parti, tandis que d’autres l’appellent à faire preuve de courage et s’exprimer clairement et sans détours sur la « mère » des causes du peuple marocain.
Un agenda chargé au Maroc
JLM aura visiblement du pain sur la planche durant ses trois jours au Maroc. Le programme de son séjour, dont H24info détient une copie, indique qu’il se rendra d’abord au village d’Amizmiz à partir de 16h30 ce mercredi où il rencontrera « gouverneur, responsables de la commune et associations ».
Jeudi, il animera entre autres une conférence à l’Université Hassan II de Casablanca avant de rencontrer des personnalités de la gauche marocaine. Une rencontre est également prévue avec le patron de l’Istiqlal, Nizar Baraka.
Son dernier jour au Maroc, soit vendredi, il tiendra des rencontres politiques « en cours d’organisation ».