Margaux Derhy, au fil de la broderie

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Margaux Derhy. (Photo: Céleste Leeuwenburg)

L’artiste Margaux Derhy, met au jour l’art ancestral de la broderie à travers l’exposition collective D’une rive à l’autre, présentée à la galerie Artybox à Casablanca. Passionnée, inspirée, elle a réalisé des œuvres oscillant entre grands et petits formats, pensées sur le tissu et les couleurs en collaboration avec des brodeuses de talent au Maroc. Signé par le curateur Achraf Remok, ce duo show qui réunit Margaux Derhy et l’artiste Ayoub Amrani est à découvrir jusqu’au 30 juillet prochain. 

Propos recueillis par Fouzia Marouf.

H24 : Comment êtes-vous venue à l’art ?

Margaux Derhy : Depuis mon plus jeune âge, j’ai été attirée par l’art et, plus particulièrement par la peinture. J’ai étudié à Central Saint Martins à Londres, puis j’ai poursuivi mes études avec un Master of Arts en peinture au Royal College of Art. Dès lors, ces formations m’ont permis de développer mes compétences artistiques tout en  nourrissant ma passion pour la peinture. Ainsi, c’est en étudiant à Central Saint Martins, école réputée pour sa filière fashion, que j’ai commencé par hasard, à travailler avec le tissu. Enfin, c’est lors d’une résidence en Afrique du Sud que je me suis mise à la broderie… tout se construit en petite étape. 

Quelles sont vos influences ?

Mes influences artistiques sont vastes et diverses. Je m’inspire à la fois des récits familiaux qui m’ont été transmis, de mes origines franco-marocaines et des multiples facettes de la pluri-identité. Je suis également influencée par d’autres artistes contemporains, tant dans le domaine de la peinture que celui de la broderie : ainsi que par les cultures et les paysages qui m’entourent dans la région de Massa au Maroc. 

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« Mémoire vive 15 » (Céleste Leeuwenburg)

Quelle est la genèse de l’exposition collective D’une rive à l’autre, qui expose actuellement vos œuvres brodées aux tonalités joyeuses et colorées ?

L’exposition D’une rive à l’autre présentée à la galerie Artybox à Casablanca est née suite à l’invitation du curateur Achraf Remok, en duo show avec Ayoub Amrani. D’emblée, j’ai pensé ma proposition autour de la recherche de reconnexion avec mes racines marocaines. De fait, elle explore les points de départ qui ont marqué nos vies, les récits familiaux et les influences qui façonnent nos identités. J’ai choisi de présenter une sélection de broderies récentes qui évoquent la pluri-identité et qui ont été réalisées à la fois au sein de mon atelier parisien et avec l’aide des femmes du village de Massa au Maroc.

Avez-vous une couleur fondatrice, que vous voyez comme la base de l’œuvre ?

Je n’ai pas de couleur fondatrice spécifique, mais chaque œuvre que je crée possède une palette de couleurs soigneusement choisie pour transmettre une émotion ou une atmosphère particulière. Je joue avec une large gamme de couleurs froides, des tons vifs et éclatants aux nuances plus subtiles…, les encres et les aquarelles permettent de travailler en variations sensibles.

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“Mémoire vive”

Parlez-nous du travail collaboratif et féminin que vous avez mené avec les nombreuses brodeuses au Maroc ?

Le travail collaboratif avec les brodeuses au Maroc a été une expérience extrêmement enrichissante. J’ai formé un groupe de brodeuses novices en broderie contemporaine dans le village de ma famille à Massa, et ensemble, nous avons exploré les possibilités créatives de cette technique traditionnelle. Leur talent naissant et leur engagement ont été une source d’inspiration évident, pour moi. Cette collaboration a permis d’établir des connexions profondes entre nos identités et notre histoire, tout en favorisant l’entraide artistique et en créant des opportunités économiques pour ces femmes talentueuses.

Que retenez-vous de cette aventure humaine et artistique ?

Cette aventure humaine et artistique m’a permis de constater la force de la collaboration et de la diversité. Travailler avec les brodeuses au Maroc m’a ouvert les yeux sur de nouvelles perspectives et m’a rappelé l’importance de l’échange et du partage dans la création artistique. Cela a renforcé ma conviction que l’art peut être un puissant moyen de connexion et de transformation, tant sur le plan personnel que collectif.

memoire vive 18
Mémoire vive 18

Vous êtes également la fondatrice du Cercle de l’art…

En effet ! Le Cercle de l’Art, que j’ai fondé en 2020, est un programme qui soutient les artistes plasticiennes en repensant le lien entre artistes et collectionneurs. A ce titre, chaque artiste constitue un cercle de collectionneurs qui peuvent acquérir une œuvre en douze mensualités. De plus, le Cercle favorise la stabilité économique des artistes et crée une communauté artistique active. Des événements artistiques sont organisés tout au long de l’année. Pour ce qui a trait à la saison 2, en 2023, le Cercle réunit cent artistes femmes francophones. 

« D’une rive à l’autre » se tient jusqu’au 30 juillet 2023 à la galerie Artybox à Casa.

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