Vidéo. Qualité de l’air: comment mesure-t-on la pollution?

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kenza khomsi DGM
Kenza Khomsi, cheffe du service Climat et changement climatique à la Direction générale de la météorologie. ©H24Info

La qualité de l’air se compte parmi les enjeux environnementaux majeurs de notre époque. Dans les grandes villes comme Casablanca, elle peut se dégrader en raison de la présence d’axes routiers à fort trafic et de zones industrielles. Comment mesure-t-on la qualité de l’air et que fait-on des données recueillies ? Plusieurs experts du secteur observent, mesurent, analysent, informent en fonction de normes établies, notamment en vertu du décret n° 2-09-286 du 8 décembre 2009 relatif aux normes de qualité de l’air et les modalités de surveillance de l’air. Voici le premier volet technique d’une série de reportages sur la qualité de l’air au Maroc.

La mesure et la collecte des données relatives à la qualité de l’air se fait grâce au réseau national de surveillance de la qualité de l’air mis en place par les comités de suivi et de surveillance de la qualité de l’air. La DMN gère techniquement ce réseau dans le cadre de son partenariat avec la Fondation Mohammed VI pour la protection de l’environnement, le Secrétariat d’Etat chargé du Développement Durable et la Direction générale des collectivités locales.

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La DMN centralise chaque jour les mesures de 29 stations fixes, réparties sur 15 villes et 7 régions. La ville de Casablanca concentre à elle seule 10 stations fixes et il y en a 17 au niveau de la région Casablanca-Settat.

Qu’est-ce que la pollution ?

Il s’agit de «la contamination de l’environnement intérieure ou extérieure par un agent chimique, biologique ou physique, pouvant modifier les caractéristiques naturelles de l’atmosphère», répond Kenza Khomsi, chef du service de la qualité de l’air à la DMN. «Généralement, l’air est composé de 78% d’azote, 21% d’oxygène et 1% de gaz rares dit « gaz traces ». Et la caractérisation de la pollution de l’air concerne surtout ces gaz traces», poursuit-t-elle.

Parmi ces gaz traces, la DMN mesure la pollution de l’air, basée sur quatre composantes: le dioxyde de soufre (polluants industriels), le dioxyde d’azote (pollution des transports routiers), les particules fines dont le diamètre ne dépasse pas 10 µm et l’ozone (pollution photochimique, due à la transformation de certains polluants primaires sous l’effet du rayonnement solaire). «L’air est contaminé ou pollué lorsque les concentrations de certains gaz dépassent des valeurs-seuil et deviennent nuisibles à la santé, au climat et aux écosystèmes», explique Kenza Khomsi.

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Les données archivées quotidiennement par la DMN sont comparées aux seuils et aux normes relatives à la qualité de l’air en vigueur au Maroc et servent par la suite, à préparer les produits de la qualité de l’air comme les bulletins, les rapports, les études scientifiques sur la qualité de l’air et sa prévision.

Comment s’informer sur la qualité de l’air dans sa ville ?

Sur le site web de la DMN, le produit Urban’air donne une prévision de la qualité de l’air sur deux jours pour la ville de Casablanca. L’indice ATMO estime la qualité de l’air selon une échelle de 1 à 10 (de très bon en vert à très mauvais en rouge).

Crédits : DMN.

On remarque que le taux le plus élevé de pollution se concentre au niveau des axes de circulation routière. L’axe Mohammedia-Casablanca où se situe la plus forte concentration de centres industriels, enregistre aussi une dégradation de la qualité de l’air conséquente.

Que fait-on de ces données ?

Ces résultats sont alors transmis aux partenaires de la DMN qui conçoivent des plans d’action stratégiques pour la réduction des émissions polluantes, comme les rapports national et régionaux d’évaluation de la qualité de l’air, ou encore le Plan national de l’air (Pnair) prévoyant plusieurs actions visant à l’amélioration de la qualité de l’air (101 stations fixes prévues d’ici 2030 contre 29 actuellement).

Les politiques de communication et de sensibilisation reviennent aux parties étatiques; en témoigne l’article 6 du décret précité, « les seuils d’information, les seuils d’alerte et les mesures d’urgence sont fixés par arrêté conjoint du ministre chargé de l’énergie, des mines, de l’eau et de l’environnement, du ministre chargé de la santé et du ministre de l’intérieur après avis du ministre chargé de l’équipement et du transport et du ministre chargé de l’industrie ».

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